Ce nouvel avertissement est intervenu avant une conférence de donateurs prévue mercredi, co-organisée par les Pays-Bas et l’ONU et destinée à financer les opérations d’urgence sur le FSO Safer, ancré au large du port stratégique de Hodeida (ouest) en mer Rouge.
Des experts ont inspecté récemment le pétrolier et la structure du navire « est sur le point de se briser », a déclaré le coordonnateur humanitaire de l’ONU pour le Yémen, David Gressly, lors d’un point de presse à Amman.
« L’impact de la marée noire serait catastrophique », a-t-il ajouté. « Les effets sur l’environnement seraient énormes. Selon nos estimations, 20 milliards de dollars seraient nécessaires seulement pour les opérations de nettoyage ».
Vieux d’environ 45 ans, le FSO Safer n’a pas été entretenu depuis 2015 alors que le Yémen est déjà plongé dans l’une des pires crises humanitaires au monde en raison de la guerre qui oppose le pouvoir aux rebelles Houthis qui contrôlent le port de Hodeida.
Le pétrolier contient l’équivalent d’un peu plus d’un million de barils et risque à tout moment de se briser, d’exploser ou de prendre feu, selon des experts.
Le 8 avril, l’ONU a appelé les donateurs internationaux à s’engager « rapidement » à débourser environ 80 millions de dollars pour financer les opérations d’urgence sur le FSO Safer. Ce montant comprend le sauvetage, le démantèlement, la location d’un autre navire pour conserver le pétrole ainsi que les frais de personnels et d’entretien.
« La mise en oeuvre du plan ne peut commencer sans le financement des donateurs », a souligné l’ONU, appelant à des « engagements financiers rapides » face à une « bombe à retardement ». L’intervention doit selon elle commencer dès la mi-mai.