Un conducteur sur cinq interrogé pour le baromètre 2022 de la Fondation Vinci Autoroutes ne connaît pas cette règle entrée dans le code de la route en 2018, un chiffre cependant en baisse de huit points par rapport à 2021.
Elle oblige tout conducteur à réduire sa vitesse et à changer de voie ou s’écarter au maximum des personnels intervenant sur le bord d’une route, voie rapide ou autoroute, dès leur approche, pour assurer leur protection.
Quatre patrouilleurs sont décédés depuis le début de l’année en intervention, deux sur les autoroutes concédées et deux sur des routes nationales, a indiqué à l’AFP l’Association française des sociétés d’autoroutes (Asfa).
Et en moyenne, plus de deux véhicules d’intervention ont été heurtés chaque semaine en 2020 sur le réseau autoroutier concédé, selon le bilan annuel de l’Asfa. Dans 60% des cas, ces accidents avaient pour origine l’inattention ou la somnolence.
« De trop nombreux conducteurs n’ont pas une attention exclusive à la conduite », souligne Bernadette Moreau, directrice générale de la fondation Vinci Autoroutes, notant que 84% des sondés reconnaissent qu’il leur arrive de quitter la route du regard plus de deux secondes.
« Or, à 130 km/h, une voiture parcourt en deux secondes 72 mètres, sachant qu’il faut prendre en compte en plus le temps de réaction avant de freiner », ajoute-t-elle.
Les conducteurs déportent leur regard de la route parce qu’ils divaguent (67%), utilisent leur téléphone (74%), que ce soit pour téléphoner (61%, +7 pts par rapport à 2021), le consulter ou paramétrer leur GPS.
« Quel que soit le mode d’utilisation, même en bluetooth (légal, NDLR), téléphoner occupe une bonne partie de l’attention », explique Bernadette Moreau.
En effet, d’après étude de 2011 de l’université Gustave-Eiffel et de l’Inserm, « téléphoner avec ou sans kit mains libres conduit au même niveau de risque, de par la composante cognitive et auditive de l’action ».
Certains conduisent tout en participant à des réunions de travail: ils sont 16% des actifs dans ce cas, et un quart des CSP+ sondés.
Par ailleurs, près d’un Français sur deux (46%) continue son trajet bien qu’il se sente très fatigué, un chiffre en augmentation de sept points.
Sondage effectué du 5 au 21 mars par Internet, auprès de 2.400 Français âgés de 16 ans et plus, selon la méthode des quotas.