La pêche de grands fonds « sous contrôle et encadrée », assure la Scapêche

La pêche de grands fonds « devrait être un exemple de ce que la Commission européenne doit mettre en place pour tout type de pêcherie », a estimé M. Dulan, assurant qu’elle était l’une des « plus encadrée au niveau européen ».

« La pêche de grands fonds est une pêche qui est sous contrôle et encadrée », a-t-il ajouté lors d’une « journée vérité sur la pêche profonde » organisée par la filière à Lorient. « Nos pratiques sont tout à fait responsables », a-t-il assuré.

Le Parlement européen doit se prononcer le 10 décembre sur un nouveau règlement relatif à la pêche en eau profonde. Début novembre, sa commission pêche s’est entendue pour encadrer le chalutage en eaux profondes à défaut de soutenir l’interdiction de cette pratique, souhaitée par la Commission européenne mais combattue en France et en Espagne. Les mesures d’encadrement soutenues par la Commission prévoient notamment des études d’impact environnemental dans les zones visées.

« Nous sommes contre une interdiction brutale qui est en dehors de toute logique et qui ne correspond pas à la réalité », a déclaré à la presse M. Dulan.

« En termes d’emplois, une éventuelle interdiction de la pêche profonde créerait de grands déséquilibres », a-t-il assuré, expliquant qu’enlever 40% de production à un navire menaçait son équilibre d’exploitation et donc « toute la filière, tout l’armement, le port, les mareyeurs, les transformateurs ». Selon lui, quelque 3.000 emplois directs et indirects en Bretagne seraient concernés.

Les ONG bataillent depuis des années pour une interdiction pure et simple de ce type de pêche pratiquée entre 400 et 1.200 m de profondeur, jugée « destructrice ». Elles estiment qu’elle lamine les fonds marins et détruit de manière irréversible des populations de poissons.

« Le titre caricatural de cet événement est une réminiscence des grandes entreprises de fabrication du mensonge industriel », a réagit à propos de cette journée « vérité » à Lorient l’association Bloom, tête de pont de la contestation de cette pêche, dénonçant le « chantage à l’emploi » de la Scapêche.

L’association met par ailleurs en avant « la mobilisation exceptionnelle des Français contre la pêche profonde destructrice », en indiquant que plus de 400.000 personnes avaient signé, jeudi à la mi-journée, une pétition contre cette pêche mise en ligne sur son site en juin dernier. Cette pétition a notamment été médiatisée cette semaine par la diffusion sur internet d’une bande dessinée de l’illustratrice Pénélope Bagieu dénonçant la pêche en eaux profondes.

La Scapêche compte 18 navires dont six de grands fonds, essentiellement dans l’Atlantique Nord-Est.

L’armement, qui emploie quelque 260 personnes, dont 220 marins et officiers, a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 43,9 millions d’euros pour un résultat d’exploitation de 1,4 million d’euros. Cette année, il a débarqué 14.600 tonnes de poissons.

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