Le Conseil de sécurité de l’ONU s’engage contre la piraterie dans le golfe de Guinée

Nations unies (Etats-Unis), 31 mai 2022 (AFP) – Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté mardi à l’unanimité une résolution pour intensifier la lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée, point noir des armateurs et qui coûterait près de deux milliards de dollars par an à la région.

Rédigée par la Norvège et le Ghana, membres non permanents du Conseil, la résolution « condamne fermement la piraterie et les vols à main armée en mer, y compris les actes de meurtre, les enlèvements et les prises d’otages, dans le golfe de Guinée ».

Après un vote favorable des 15 membres du Conseil de sécurité, Linda Thomas-Greenfield, ambassadrice à l’ONU des Etats-Unis, qui président le Conseil en mai, a annoncé que la résolution « 2634 (2022) avait été adoptée à l’unanimité ».

Le texte exhorte « les Etats membres de la région du golfe de Guinée à agir rapidement, aux niveaux national et régional, avec l’appui de la communauté internationale (…), pour développer et mettre en oeuvre des stratégies de sécurité maritime ».

La résolution demande aux « Etats membres de la région de criminaliser la piraterie et les vols à main armée en mer dans le cadre de leur législation nationale ».

Pour l’ambassadrice de Norvège à l’ONU, Mona Juul, avec « plus de 1.000 navires qui traversent chaque jour les eaux du golfe de Guinée », la piraterie concerne aussi les « dizaines de pays qui investissent en Afrique centrale et méridionale ».

Citant des chiffres de l’ONU, Mme Juul a évalué à « deux milliards de dollars par an » le coût de la piraterie dans le golfe de Guinée.

« Au-delà des eaux territoriales, il faut absolument une coopération en haute mer » où les pirates s’aventurent de plus en plus, avait indiqué à l’AFP, avant le vote, un responsable de l’ONU, soulignant les « faibles capacités militaires » des régimes africains.

Le golfe de Guinée, dont les eaux riches en hydrocarbures et ressources halieutiques bordent une vingtaine de pays, s’étend sur 5.700 km du Sénégal à l’Angola. Quelque 99% des marins enlevés par des pirates en 2020 travaillaient dans le golfe de Guinée, selon un rapport de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et de l’institut de recherche Stable Seas.

Les groupes de pirates concentrés dans le delta du Niger qui donne sur le golfe de Guinée « gagnent peut-être cinq millions de dollars de revenus directs par an grâce au vol et à la prise d’otages », indique ce rapport.

Mais « le coût total de la piraterie pour les Etats côtiers du golfe de Guinée (représente) au moins 1,925 milliard par an » en pertes directes et indirectes, précise le document.

La région a enregistré 52 attaques de pirates en 2021, contre 115 en 2020, selon le Maritime Information Cooperation & Awareness Center, qui souligne les actions déjà engagées contre l’insécurité en mer.

Voir les autres articles de la catégorie

ACTUALITÉS

Le Bénin et la mer

Découvrez GRATUITEMENT le numéro spécial consacré par Marine & Océans au Bénin et la mer

N° 282 en lecture gratuite

Marine & Océans vous offre exceptionnellement le numéro 282 consacré à la mission Jeanne d’Arc 2024 :
  • Une immersion dans la phase opérationnelle de la formation des officiers-élèves de l’École navale,
  • La découverte des principales escales du PHA Tonnerre et de la frégate Guépratte aux Amériques… et de leurs enjeux.
Accédez gratuitement à la version augmentée du numéro 282 réalisé en partenariat avec le Centre d’études stratégiques de la Marine et lÉcole navale

OCÉAN D'HISTOIRES

« Océan d’histoires », la nouvelle web série coanimée avec Bertrand de Lesquen, directeur du magazine Marine & Océans, à voir sur parismatch.com et sur le site de Marine & Océans en partenariat avec GTT, donne la parole à des témoins, experts ou personnalités qui confient leurs regards, leurs observations, leurs anecdotes sur ce « monde du silence » qui n’en est pas un.