Peter Dutton a assuré, dans un article pour The Australian, qu’il avait prévu d’acheter à Washington d’ici 2030 deux sous-marins de classe Virginia et d’en construire huit autres afin de porter la flotte à dix bâtiments.
Ce projet devait être la pièce maîtresse de la stratégie australienne de défense face à une Chine de plus en plus agressive sous la présidence de Xi Jinping.
Les révélations de M. Dutton semblent vouloir pousser le nouveau gouvernement, élu en mai, à poursuivre le projet.
L’ancien gouvernement avait dénoncé un contrat d’achat de sous-marins français à propulsion conventionnelle diesel-électrique pour plus de 50 milliards d’euros, leur préférant des sous-marins britanniques ou américains à propulsion nucléaire.
Cela s’inscrivait dans une nouvelle alliance formée en septembre entre Canberra, Londres et Washington, surnommée AUKUS.
Les sous-marins américains sont capables de lancer des missiles à la verticale et sont basés sur une « conception éprouvée », écrit M. Dutton.
Le sous-marin de la classe Astute britannique, quant à lui, est de conception récente avec des dépassements de coûts et des défauts de conception « inévitables », ajoute-t-il.
Selon M. Dutton, l’Australie a besoin de sous-marins à propulsion nucléaire pour concurrencer la Chine, car ils sont plus furtifs que les appareils à propulsion conventionnelle et ne nécessitent pas de remonter à la surface pour recharger les batteries.
Pour éviter un hiatus lors du remplacement des six sous-marins australiens de classe Collins, M. Dutton a déclaré qu’il avait prévu d’acheter directement deux des sous-marins aux Etats-Unis dans les dix ans.
Il faudra attendre 2038 pour que les premiers des huit autres sous-marins de conception américaine soient construits en Australie, comme l’ancien gouvernement l’avait promis.
L’ex-ministre dit craindre que le nouveau gouvernement soit « sur le point de prendre une décision très dangereuse », comme la construction d’une nouvelle classe de sous-marins diesel-électriques.
L’actuel ministère de la Défense n’a pas souhaité réagir.
« Il s’agissait clairement de discussions confidentielles, que (M. Dutton) a eues avec les Américains, qu’il n’était pas prêt à divulguer lorsqu’il était en responsabilité, et pourtant, il le fait ensuite », a souligné Sam Roggeveen, directeur du programme de sécurité international au Lowy Institute. Ce qui est « très inhabituel ».