Mis sous pression par les pays africains, les Vingt-Sept avaient promis lundi d’allouer un milliard d’euros, sans livrer de détails, pour lutter contre les risques de famine en Afrique liés au blocage des exportations de céréales ukrainiennes, dont le continent est très dépendant.
La Commission européenne propose dans ce cadre de puiser 600 millions d’euros dans les réserves du Fonds européen de développement en faveur de tous les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), projet qui devra encore être validé par les États membres.
L’enveloppe serait notamment constituée de 150 millions d’euros pour une aide humanitaire immédiate en espèces « chaque fois que nécessaire », notamment par le biais des mécanismes de protection sociale existants.
S’ajoutent 350 millions d’euros pour soutenir à moyen et long terme la production agricole dans les pays bénéficiaires et les aider à renforcer leurs systèmes d’approvisionnement alimentaire.
Enfin, 100 millions d’euros seraient dédiés au soutien macroéconomique, via leur injection dans le « Fonds fiduciaire pour la réduction de la pauvreté et la croissance » du Fonds monétaire international (FMI).
Ces 600 millions d’euros s’ajoutent à l’aide humanitaire déjà mobilisée par l’UE pour soutenir des projets d’agriculture durable, d’accès à l’alimentation et à l’eau potable et de renforcement des mécanismes anti-pauvreté, dont « plus de deux milliards d’euros en Afrique subsaharienne », selon la Commission.
Les Européens s’efforcent de contrer la désinformation orchestrée selon eux par Moscou, qui impute aux sanctions occidentales la responsabilité de l’envolée des prix des céréales et le blocages des récoltes ukrainiennes.
Bruxelles va envoyer une lettre à tous les ministres africains chargés des Affaires étrangères « pour leur expliquer les sanctions européennes et leur champ d’action », a indiqué lundi le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, rappelant que les sanctions de l’UE « ne concernent ni les exportations de céréales ni les engrais ».
Il a également accusé la Russie de commettre un « véritable crime de guerre » en bloquant les exportations de céréales ukrainiennes au risque d’aggraver la menace de famine dans le monde.