Le Hvalur 9 est arrivé à l’usine de transformation à Hvalfjördur (côte ouest) vendredi au petit matin avec, le long de la coque, un cétacé d’une vingtaine de mètres harponné la veille.
Le mammifère a été immédiatement découpé afin de séparer la graisse de la viande, sous les caméras de deux militantes de Sea Shepherd.
« Chaque baleine qui se trouve ici plutôt que dans l’océan auquel elle appartient, c’est juste une absurdité », a commenté Imogen Sawyer, militante de l’organisation de conservation marine.
Les deux bateaux du dernier patron baleinier de l’île, Hvalur (« baleine » en islandais) 8 et Hvalur 9 avaient levé l’ancre depuis Reykjavík mercredi, après trois étés à quai.
Selon Kristján Loftsson, PDG octogénaire de Hvalur, cette longue pause était liée au conflit avec les autorités islandaises sur la délivrance d’une licence d’exploitation pour son usine de transformation de la viande.
Les autorités réfutent cette version, affirmant que l’absence de licence n’entravait pas la pêche.
La reprise de la chasse commerciale au Japon, principal débouché de la viande de cétacé, ainsi que les complications liée au Covid-19 avaient alors été pointés du doigt.
L’Islande a accordé cette année un quota pour la prise de 209 rorquals communs, le deuxième plus grand animal vivant sur la planète après la baleine bleue.
Le baleinier islandais est aussi autorisé à utiliser 20% du quota non utilisé de l’année dernière, ce qui permettra la chasse de 30 cétacés supplémentaires.
Lors de la dernière saison au cours de l’été 2018, les deux navires de Hvalur avaient capturé 146 rorquals communs.
L’Islande est, avec la Norvège et le Japon, le seul pays au monde à autoriser la chasse commerciale à la baleine, en dépit d’un moratoire adopté en 1986 par la Commission baleinière internationale (CBI) et de critiques régulières des défenseurs des animaux.
Début février, la ministre de la Pêche, Svandis Svavarsdottir, a toutefois proposé que la chasse soit abandonnée, en raison de son importance économique devenue insignifiante.
« Je suis d’avis que nous devons être sûrs que (la chasse, ndlr) a des impacts économiques positifs pour l’économie islandaise avant de prendre la décision de continuer après 2023 », avait-elle confié à l’AFP.
Une étude d’impacts économiques, environnementaux et d’image doit être menée par le ministère cette année avant la délivrance ou non de nouveaux quotas à partir de 2024.