Ce prêt, garanti par l’Etat et autorisé en loi de finances 2022, a été signé entre le président du gouvernement collégial, Louis Mapou, Patrice Faure, haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie, et le représentant de l’Agence française de développement (AFD).
Il s’agit d’un prêt sur 25 ans, dont les premières annuités seront à payer dans trois ans.
Alors que les comptes publics et les comptes sociaux calédoniens sont dans le rouge, et souffrent de » déficits structurels » ainsi que l’a pointé un récent rapport de la Chambre territoriale des comptes, cette enveloppe permettra d’équilibrer le budget 2022 de la collectivité.
L’essentiel des fonds sera consacré au comblement partiel des déficits des régimes sociaux, à un plan de relance de l’économie, avec notamment des investissements dans la production électrique, et également au financement de dépenses liées à la crise du Covid, a indiqué le gouvernement.
» La Nouvelle-Calédonie n’a plus de capacité d’emprunt, car (…) son taux d’endettement est excessif. Le ratio dettes/recettes était de 35% en 2012, il est aujourd’hui de 255% « , a déclaré M. Faure, insistant sur « les réformes indispensables » à conduire.
En 2020, lors de l’octroi d’un premier prêt de 28,6 milliards CFP (240 millions d’euros), la Nouvelle-Calédonie avait pris un certain nombre d’engagements pour assainir ses finances et réduire ses dépenses, mais elle ne les avait pas tenus.
Cette fois, un comité de suivi veillera à leur mise en oeuvre et les décaissements ne seront » accordés qu’à la signature des compte rendus de ce comité » afin que la Nouvelle-Calédonie soit en mesure d’honorer l’échéancier des remboursements, a précisé le représentant de l’Etat.
« Quand on vient nous aider, on doit être capable de faire des efforts, de faire notre part », s’est engagé Louis Mapou, indépendantiste, dont le gouvernement, installé il y a un an, a mis en chantier un programme de réformes fiscales sur trois ans.
La réduction du niveau d’endettement à 90%, la limitation à 1% de l’évolution de la masse salariale, ou encore la création d’une taxe sur les plus-values immobilières des résidences secondaires et d’une micro-taxe sur les transactions financières figurent au rang des mesures inscrites dans la convention de prêt.