L’Etat portugais lui avait confié en octobre la concession de terrains et des infrastructures du chantier naval ENVC (Estaleiros Navais de Viana do Castelo) jusqu’en 2031, pour un montant annuel de 415.000 euros.
Martifer, dont le coeur d’activité est la construction et l’énergie renouvelable, compte développer sur les terrains de l’ENVC un projet de construction et réparation navales qui sera assuré par une nouvelle société qu’il compte fonder, selon un communiqué du groupe portugais.
Les 400 emplois seront proposés en priorité aux 620 salariés que compte actuellement le chantier naval public, qui seront dans un premier temps licenciés par l’Etat portugais.
Le ministre portugais de la Défense José Pedro Aguiar-Branco s’est engagé à rencontrer jeudi les salariés du chantier naval pour évoquer avec eux des solutions pour ceux d’entre eux qui ne seront pas recrutés par Martifer.
« La garantie de 400 nouveaux postes de travail est une excellente nouvelle », a jugé le ministre. Il n’a pas souhaité préciser le montant des indemnisations à payer aux salariés licenciés, chiffré par les médias locaux à 30 millions d’euros.
Rassemblés sur le site du chantier naval à Viana do Castelo, des dizaines de salariés ont manifesté leur colère contre la fermeture de l’entreprise publique, réclamant la « démission du ministre de la Défense ».
Le gouvernement avait renoncé en avril dernier à privatiser ce chantier naval, après l’ouverture d’une enquête par la Commission européenne sur des aides publiques accordées par l’Etat, pouvant être contraires aux règles européennes de la concurrence.
Ces aides publiques, qui totalisent plus de 180 millions d’euros, ont pris différentes formes, dont des prêts et une augmentation de capital.
ENVC, qui accumule des pertes depuis 2000, est le principal chantier naval du pays, qui appartient à l’Etat portugais à travers sa holding Empordef.