Le souverain pontife est arrivé en papamobile à Sainte-Anne-de-Beaupré, au Québec, en saluant la foule de nouveau principalement constituée d’Amérindiens.
« Nous aussi, face au scandale du mal et au Corps du Christ blessé dans la chair de nos frères autochtones, nous sommes plongés dans l’amertume et nous ressentons le poids de l’échec », a déclaré le pape.
« Pourquoi tout cela est-il arrivé? Comment cela a-t-il pu se produire dans la communauté de ceux qui suivent Jésus? », s’est encore interrogé le souverain pontife.
A l’intérieur du sanctuaire, juste devant l’autel et à quelques mètres de François au début de la messe, des manifestants ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire: « Annulez la doctrine », en référence aux édits papaux du 15e siècle qui autorisaient les puissances européennes à coloniser les terres et les peuples non chrétiens.
L’inscription n’était toutefois présente que sur le côté de la banderole opposé au pape, et elle a été calmement retirée peu après.
Cette visite est « un message d’espoir », confie à l’AFP Desneiges Petiquay, 54 ans, de la réserve de Manawan, qui porte autour du cou un foulard orange en hommage aux enfants autochtones disparus. Elle s’est levée à 04H00 du matin pour arriver tôt et être au premier rang devant l’église, où sont disposés des écrans géants.
« Ce pape sait qu’on existe ici, il nous reconnaît. J’ai lu sa biographie, pour moi c’est un bon pape. Hier, je l’ai vu de près, ça m’a touché ici », dit-elle en mettant la main sur le coeur.
Selon le diocèse de Québec, 70% des billets distribués gratuitement pour assister à l’événement ont été réservés aux communautés autochtones (Premières Nations, Métis et Inuits), auxquelles le pape a renouvelé sa demande de pardon pour le drame des pensionnats pour enfants entre la fin du 19e siècle et les années 1990.
« Personnellement, ce n’était pas suffisant », estime pour sa part Abigail Brooks, 23 ans, membre de la Saint Mary’s First Nation de la province du Nouveau-Brunswick. Elle espère d’autres actions pour montrer que l’Eglise veut une vraie réconciliation.
La province francophone de Québec compte le plus grand nombre de catholiques au Canada, mais l’affluence est malgré tout inférieure aux attentes depuis le début de la visite, dans un contexte d’une Eglise en perte de vitesse.
Dans l’après-midi, le pape, âgé de 85 ans, prononcera une homélie à la cathédrale Notre-Dame de Québec, en présence de représentants religieux. Vendredi, pour la dernière étape, il s’arrêtera quelques heures à Iqaluit (Nunavut), dans l’archipel arctique.