« L’option de l’euthanasie a été écartée pour l’instant car à ce stade ce serait prématuré du fait qu’il a encore de la vigueur, un comportement curieux: il tourne la tête, il réagit à des stimuli, il n’est pas amorphe et moribond », a déclaré Mme Essemlali, à l’issue d’une réunion avec la préfecture, l’Office français de la biodiversité, Pelagis et un expert canadien du cétacé.
Le béluga, un cétacé de quatre mètres repéré mardi dans la Seine et dont la présence dans ce fleuve est exceptionnelle, se trouve dans une écluse d’une dimension d’environ 125 m sur 25 m au à 70 km au nord-ouest de Paris depuis vendredi.
« Son manque d’appétit est surement un symptôme d’autre chose, une origine qu’on ne connait pas, une maladie. Il est sous-alimenté et ça date de plusieurs semaines, voire plusieurs mois. En mer, il ne mangeait plus », a poursuivi Mme Essemlali.
La présence de taches sur son corps, révélées samedi, viendrait du fait qu’il se trouve dans de l’eau douce.
Interrogée sur les chances de sauver l’animal, Mme Essemlali a confié que les experts et les autorités se retrouvaient face à « un challenge », où il y a « peu d’espoir ».
« On est tous dubitatifs sur sa capacité à rejoindre la mer par ses propres moyens. Même si on le +drivait+ avec un bateau, ce serait extrêmement périlleux, voire impossible », a-t-elle confié.
Une autre hypothèse serait de l’extraire de l’eau et « l’acheminer en mer pour l’alimenter et lui fournir des vitamines supplémentaires, faire une biopsie pour avoir des informations sur son origine et des informations sur son état de santé et ce qui le rend malade », a-t-elle dit.
Dans tous les cas, il n’apparait pas possible de le laisser dans l’écluse où l’eau est stagnante et chaude.
« Il doit sortir dans les 24h/48h qui viennent, ce ne sont pas des conditions optimales pour lui », a expliqué la responsable de Sea Shepherd.
Selon l’observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, le béluga « a une distribution arctique et subarctique. Bien que la population la plus connue se trouve dans l’estuaire du Saint-Laurent (Québec), la plus proche de nos côtes se trouve aux Svalbard, archipel situé au nord de la Norvège (à 3.000 km de la Seine) ».