Le projet « Hynovera » consiste en « la construction d’une unité de production de carburant renouvelable, principalement pour le secteur maritime et l’aviation, à partir d’hydrogène vert et de biomasse forestière », a expliqué lors d’une conférence de presse Cyril Dufau-Sansot, PDG d’Hy2gen, société pionnière de l’hydrogène vert basée en Allemagne.
« Le premier enjeu est de répondre aux besoins de décarbonation de ces secteurs, que nous avons identifiés comme prioritaires, et le deuxième est de bénéficier d’un environnement autour de la centrale thermique de Gardanne, site qui regroupe l’ensemble des ressources nécessaires », a-t-il poursuivi.
Après la décision du gouvernement, en 2018, de fermer les quatre dernières centrales thermiques françaises alimentées au charbon, le site de l’ancien bassin houiller de Gardanne-Meyreuil a choisi de se convertir à la biomasse en alimentant sa chaudière au bois.
Mais la mise en oeuvre de cette tranche biomasse a été retardée à plusieurs reprises en raison du conflit social autour de l’arrêt du charbon et du coût de la reconversion de l’usine, dans laquelle 300 millions d’euros ont été investis.
Hy2gen entend produire, à partir de 2027, du kérosène et du diesel renouvelables. Ce dernier sera remplacé par du méthanol renouvelable dans une seconde phase du projet, à horizon 2030.
L’ensemble du projet a été chiffré à 460 millions d’euros et doit permettre de créer une cinquantaine d’emplois directs et 150 emplois indirects, selon M. Dufau-Sansot.
Pour produire ces carburants, l’entreprise projette de n’utiliser « que des matières premières renouvelables », à savoir du « bois issu de forêts gérées durablement » et de « l’hydrogène produit et entièrement consommé sur le site à partir d’électricité renouvelable et de l’eau du Canal de Provence », précise-t-elle dans un dossier de presse.
La concertation publique autour du projet, ouverte à tous, sera menée jusqu’au 21 novembre sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP). Elle se déclinera sous la forme de cinq réunions publiques, d’un atelier thématique mais aussi de concertations mobiles, a indiqué Vincent Delcroix, un des deux garants de la CNDP qui encadreront les débats.
« A la suite de cette concertation, le maître d’ouvrage (NDLR: Hy2gen) prendra sa décision et la rendra publique, soit de poursuivre son projet sans modification, soit de le poursuivre avec modification, soit de l’abandonner », a-t-il précisé.