« La lutte Stop Croisières Ajaccio s’inscrit dans un mouvement national, européen et international: partout la grogne monte et les citoyens s’élèvent contre un tourisme de masse qui détruit notre environnement, et en particulier contre ces bateaux de croisières gigantesques totalement anachroniques à notre époque », indique dans un communiqué le collectif Stop Croisières Ajaccio, à l’origine de la pétition.
La pétition a été transmise cette semaine à la mairie d’Ajaccio, à la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse (CCI) du Sud qui gère le port, à la Collectivité de Corse et à la présidence de la République, précise le collectif.
Sur la saison 2022, Ajaccio doit accueillir quelque 230 bateaux de croisière, selon le site de la CCI, soit de « un à quatre bateaux par jour » et jusqu’à « 6.000 passagers » quotidiens, regrette le collectif.
Un navire de croisière à quai pendant une heure émet autant que 30.000 véhicules roulant à 30 km/h, selon AtmoSud, organisme de surveillance de la qualité de l’air en Provence-Alpes-Côte d’Azur.
La grogne contre les croisières monte sur toute la côte méditerranéenne française, comme ce fut déjà le cas en Espagne ou à Venise (Italie) qui a interdit les grands paquebots dans son centre historique, classé à l’Unesco.
Des militants indépendantistes corses avaient retardé en juillet l’accostage à Ajaccio d’un paquebot, avant une manifestation quelques jours plus tard.
Le président autonomiste du Conseil exécutif Gilles Simeoni avait reconnu en juillet que « ce type de séjours sur des méga-bateaux polluants ne correspond(ait) pas aux axes de tourisme durable ».
Et la mairie d’Ajaccio avait appelé à ce que institutions et acteurs économiques concernés trouvent « les solutions à apporter aux nuisances constatées et un équilibre entre développement économique et protection de l’environnement ».
A Marseille, des militants avaient bloqué brièvement le plus gros paquebot du monde en juin et le maire, Benoît Payan, a lancé une pétition similaire contre la pollution maritime, signée à ce jour par quelque 52.000 personnes sur une ville de plus de 870.000 habitants.
Mardi, c’est à La Ciotat (Bouches-du-Rhône) que des riverains, soutenus par Attac, Alternatiba et Stop Croisières, ont manifesté sur des canoës et des voiliers pour protester contre l’arrivée des croisières amarrées au large cet été.
Une mobilisation européenne contre le tourisme de masse est prévue fin septembre.
mc/san/abl