Un précédent bilan communiqué vendredi par les autorités syriennes faisait état de 73 morts.
Selon les autorités syriennes, environ 150 personnes, principalement des Libanais et des réfugiés syriens et palestiniens, se trouvaient à bord du petit bateau qui a fait naufrage jeudi au large de la ville portuaire de Tartous, dans l’ouest de la Syrie.
« Le nombre de personnes mortes dans le naufrage est passé à 86 », a affirmé samedi le directeur général des ports syriens, Samer Kbrasli à l’agence de presse Sana, précisant que 20 migrants ont été secourus.
Dix enfants figurent parmi les naufragés, a de son côté affirmé samedi le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).
Il s’agit du naufrage le plus meurtrier survenu ces dernières années entre la Syrie, ravagée par plus de 11 ans de conflit, et le Liban, qui traverse selon la Banque mondiale une des pires crises économiques au niveau mondial depuis 1850.
De nombreux passagers libanais du bateau sont originaires de régions pauvres du nord du pays, notamment de la ville de Tripoli, devenue une plaque tournante de l’immigration illégale en Méditerranée, notamment pour les réfugiés syriens, mais aussi de plus en plus de Libanais.
« La population libanaise vit dans des conditions désastreuses, mais la situation est particulièrement grave pour les personnes les plus démunies, y compris les réfugiés », a indiqué samedi la directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord, Adele Khodr dans un communiqué.
Vendredi, le Haut Commissaire des Nations unies pour les Réfugiés, Filippo Grandi, a déploré « une nouvelle tragédie déchirante », appelant la communauté internationale à venir en aide pour « améliorer les conditions des personnes forcées de fuir leur pays, ainsi que celles des communautés qui les accueillent ».
« Ceux qui embarquent dans ces bateaux de fortune (…) risquent leur vie en quête de dignité », a pour sa part indiqué Philippe Lazzarini, commissaire général de l’agence de l’ONU responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa). « Nous devons faire davantage pour (…) aider les Libanais et les autres peuples de la région à surmonter le sentiment de désespoir. »