Le FV Margiris, que les écologistes accusent de surpêche au large de la côte ouest de l’Afrique, avait déjà été stoppé par une équipe de Greenpeace en tentant de quitter le port néerlandais de Ijmuiden fin juin.
Ils avaient entravé le Margiris, un navire-usine de 9.500 tonnes battant pavillon lituanien, en se suspendant à sa coque et en posant des chaînes autour de l’hélice.
Les activistes l’ont de nouveau harcelé jeudi alors qu’il tentait d’entrer dans Port Lincoln où, selon la presse locale, il devait rester plusieurs jours, le temps de passer sous pavillon australien et de subir des travaux de maintenance.
Ils ont vainement tenté de monter sur le pont, les marins sectionnant les cordes qu’ils avaient lancées pour se hisser à bord, puis ils se sont enchaînés à un ponton du port, empêchant le navire de s’approcher du quai pour s’amarrer.
Le Margiris s’est finalement imposé, menaçant les activistes qui ont juste eu le temps de désamarrer leur zodiac, a indiqué à l’AFP une porte-parole de l’organisation, Julie Macken.
« C’était assez extraordinaire de voir l’agressivité avec laquelle le Margiris a manoeuvré alors que nos militants étaient toujours sur sa trajectoire », a-t-elle dit.
Désormais, selon elle, « la balle est dans le camps des Australiens » et du gouvernement.
L’Autorité australienne de gestion de la pêche (AFMA) estime que le Margiris n’aurait quasiment pas d’impact, voire aucun, sur l’écosystème, et serait soumis à de strictes limites de quotas de pêche.
Il ne pourra pêcher que 10% des poissons disponibles, un pourcentage inférieur aux normes internationales, selon l’AFMA.
Mais le gouvernement doit encore donner son feu vert et le ministre de l’Environnement, Tony Burke, a mis la question à l’étude pour tenter de savoir notamment si le chalutier, comme l’en accusent les défenseurs de l’environnement, peut attraper dans ses filets dauphins, phoques et requins.
« Il a sollicité des avis (scientifiques) et il attend un retour », a indiqué sa porte-parole.
Ces bateaux de pêche géants « ont surpêché dans les eaux européennes, dévasté les stocks de poissons dans le Pacifique Sud et en Afrique de l’ouest. Nous ne pouvons pas laisser cela se reproduire en Australie », a déclaré dans un communiqué un responsable des campagnes marines de Greenpeace, Nathaniel Pelle.
Canberra a annoncé mi-juin la prochaine création du plus vaste réseau au monde de réserves naturelles marines, autour de ses côtes.