« Nous suivons de près les activités russes dans les eaux et les ports norvégiens pour éviter que la Norvège ne devienne un pays de transit pour transporter illégalement des biens vers la Russie », a déclaré la cheffe de la diplomatie norvégienne, Anniken Huitfeldt, lors d’une conférence de presse.
« Nous avons reçu de nouvelles informations qui font que nous devons resserrer la possibilité pour les navires de pêche russes de faire escale dans les ports norvégiens et accroître les contrôles », a-t-elle ajouté.
En pratique, les bateaux de pêche russes ne pourront plus faire escale qu’à Kirkenes et Båtsfjord, sur les rives de la mer de Barents, ainsi qu’à Tromsø, en bordure de la mer de Norvège. Les contrôles douaniers à bord des bateaux seront aussi intensifiés.
Si la raison principale est d’empêcher la Russie de contourner les sanctions occidentales qui l’empêchent d’importer de nombreux biens et marchandises, Oslo a précisé que sa décision s’inscrivait dans un contexte plus large de vigilance accrue autour de ses installations pétrogazières en mer et sur le littoral.
Les fuites, précédées d’explosions sous-marines, qui ont touché les gazoducs Nord Stream 1 et 2 la semaine dernière en mer de Baltique ainsi que des signalements de vols de drones près de certaines de ses plateformes en mer ont conduit la Norvège, désormais plus gros fournisseur de gaz de l’Europe, à renforcer la sécurité de ses infrastructures énergétiques.
Même s’il n’est pas membre de l’Union européenne, le pays scandinave a adopté la quasi-totalité des sanctions que Bruxelles a prises à l’encontre de Moscou en réponse à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Fin avril, il avait ainsi emboîté le pas à l’UE et décidé de fermer ses ports aux navires russes, mais avait fait une exception pour les bateaux de pêche.
Oslo redoutait qu’une fermeture de ses ports à ces bateaux ne mette en danger la coopération bilatérale entre les deux pays en matière de pêche.
Le gouvernement norvégien a souligné jeudi l’importance de poursuivre cette coopération.
Depuis 1976, au titre d’un accord conclu en pleine Guerre froide et considéré à ce titre comme exemplaire, Norvège et Russie s’entendent sur des quotas de prises sur plusieurs espèces en mer de Barents, qui abrite notamment un précieux stock de cabillauds.