En s’appuyant sur une fuite massive de documents organisée par le réseau de hackers Guacamaya, les médias mexicains ont publié des révélations sur le rôle et l’influence de l’armée sous la présidence du président de gauche Andres Manuel Lopez Obrador.
Les fuites ont notamment montré « un suivi des activités d’organisations de la société civile, y compris Amnesty International, par les armées du Mexique et du Pérou », a dénoncé début octobre Amnesty International dans un communiqué.
Des informations confidentielles sur la santé du président Lopez Obrador, 68 ans, figurent aussi parmi les données volées. Elles révèlent qu’il a été soigné en janvier dans un hôpital militaire de Mexico pour un problème cardiaque.
Les députés ont demandé mercredi la comparution du secrétaire (ministre) de la Défense, Luis Cresencio Sandoval, pour s’expliquer sur cette affaire. Il a refusé, invitant les députés à venir le voir dans son bureau mardi prochain.
Dans ce contexte tendu, les députés ont approuvé dans la nuit de mercredi à jeudi une loi prolongeant jusqu’en 2028 la présence de l’armée dans des opérations de sécurité publique.
La réforme, adoptée par 339 voix contre 154, a été défendue par le parti Morena du président Lopez Obrador, soutenu par l’ancien parti au pouvoir du PRI.
Depuis une précédente réforme qui a permis en septembre le passage de la Garde nationale sous le commandement du ministère de la Défense, une décision critiquée par les Nations unies, l’opposition dénonce une « militarisation » du Mexique.