« J’ai prévu (ce) voyage depuis longtemps », il s’agit d’une « visite inaugurale avant des consultations intergouvernementales sino-allemandes », a déclaré M. Scholz à l’issue d’un sommet européen à Bruxelles.
Son porte-parole a indiqué que cette visite était prévue « début novembre ». Selon des médias allemands, elle aurait lieu autour des 3-4 novembre.
La dernière visite en Chine d’un chef d’Etat ou de gouvernement de l’UE avait été effectuée par le président français Emmanuel Macron en novembre 2019.
Premier partenaire économique de l’Allemagne et marché vital pour son puissant secteur automobile, la Chine a longtemps été ménagée par Berlin. Mais le gouvernement d’Olaf Scholz a durci le ton depuis un an.
Les relations de l’UE avec la Chine étaient vendredi au menu des discussions des Vingt-Sept qui cherchent à définir une position commune vis à vis du géant asiatique, sur fond de tensions croissantes entre Pékin et Washington.
L’Union européenne refuse d’être « naïve » à l’égard de la Chine mais souhaite éviter une « logique de confrontation systématique » avec Pékin, a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel.
Berlin prépare aussi pour début 2023 une « nouvelle stratégie » afin de diminuer sa dépendance envers la Chine.
Au sein du gouvernement allemand, les ministres écologistes des Affaires étrangères et de l’Economie prônent une plus grande fermeté envers Pékin, notamment sur la question des droits humains.
« Nous ne devons plus dépendre d’un pays qui ne partage pas nos valeurs », au risque de se rendre « politiquement vulnérables au chantage », a exhorté récemment la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock, appelant à ne pas commettre les mêmes « erreurs » qu’avec la Russie.
Olaf Scholz a une approche plus prudente. « Nous ne devons pas nous détacher de certains pays, nous devons continuer à faire des affaires avec certains d’entre eux – je le dis expressément: également avec la Chine », a-t-il encore affirmé la semaine dernière devant des industriels allemands.
Le chancelier est par ailleurs la cible de critiques, y compris au sein de sa coalition, pour un projet de prise de participation chinoise dans l’exploitation d’un terminal du port de Hambourg (nord de l’Allemagne) dont il est l’ancien maire.
Selon des médias, M. Scholz compterait autoriser la cession contre l’avis de six ministères fédéraux – Economie, Intérieur, Défense, Finances, Transports et Affaires étrangères.
« Rien n’est décidé. De nombreuses questions restent à éclaircir », s’est-il défendu vendredi à Bruxelles, interrogé par des journalistes. Il a souligné qu’il ne s’agissait pas d’une vente du port, mais d’une prise de participation dans un terminal « comme cela existe déjà dans d’autres ports d’Europe de l’Ouest ».