« Après les paroles, les Corses attendent rapidement des actes, car dans l’île, le doute demeure sur les modalités de cet engagement » du gouvernement envers la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), a déclaré Emmanuelle de Gentili, qui est aussi secrétaire nationale adjointe du PS.
Se félicitant de la volonté proclamée du gouvernement de « sauver la SNCM », Mme de Gentili a souligné dans une déclaration à l’AFP que « les salariés, les socioprofessionnels, les usagers, tous ceux qui ont une relation économique, professionnelle ou commerciale avec la compagnie s’inquiètent pour son avenir. »
Elle a aussi dénoncé le jeu de la Commission européenne « qui s’apparente à un acharnement (…) de la part de dirigeants ultra-libéraux dont le mandat s’achève en juin prochain ».
La CTC a attribué en septembre pour dix ans la DSP à un consortium SNCM-Méridionale.
« Un projet industriel sérieux comprenant un renouvellement de la flotte, un redéploiement commercial et de nouveaux accords d’entreprise existe et doit être mis en place » en janvier, a rappelé Mme de Gentili.
Elle demande donc au gouvernement, l’Etat étant actionnaire à hauteur de 25%, de « communiquer rapidement et officiellement sur sa stratégie (…), au-delà des rumeurs de dépôt de bilan et de vente des actifs ».
Elle souhaite aussi « connaître, publiquement et clairement, les intentions » de Veolia, l’actionnaire principal (66%) dont elle stigmatise « l’indifférence manifeste, voire l’hostilité » au plan de développement.
En Corse, « l’avenir de 640 emplois directs et de 140 fournisseurs pour un total de 44 millions d’euros réinjectés dans l’économie locale chaque année en dépend », a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé qu’une réflexion était en cours à la CTC pour permettre à la Corse de « sécuriser ses transports, d’assurer l’utilisation de l’outil par les insulaires et de choisir les types de navires adaptés à ses besoins. »
« L’investissement public, au premier rang duquel l’enveloppe de continuité territoriale, doit être utilisé exclusivement dans l’intérêt économique et social de l’île », a rappelé Mme de Gentili, écartant l’idée de la gestion d’une compagnie régionale par la CTC, soutenue par les nationalistes.
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