« C’est bien que nous ayons conclu un accord de pêche avec la Russie en dépit de la situation extraordinaire dans laquelle nous nous trouvons », a souligné le ministre norvégien de la Pêche, Bjørnar Skjaeran, cité dans un communiqué mardi.
Depuis 1976, au titre d’un accord conclu en pleine Guerre froide et considéré à ce titre comme exemplaire, la Norvège, membre de l’Otan, et la Russie s’entendent sur des quotas de prises sur plusieurs espèces en mer de Barents, qui abrite notamment un précieux stock de cabillauds.
Pour ne pas mettre en péril cet accord, le pays scandinave s’est quelque peu écarté des sanctions européennes prises à l’encontre de Moscou après l’invasion de l’Ukraine, en assortissant l’interdiction faite aux navires russes de relâcher dans ses ports d’une exception pour les bateaux de pêche.
Afin d’éviter que la Russie ne se serve de cette exception pour contourner les sanctions commerciales, Oslo a toutefois annoncé début octobre un durcissement des règles en limitant à trois le nombre de ports où les bateaux russes peuvent débarquer leurs prises ainsi qu’une inspection systématique des bateaux.
Signe de la situation exceptionnelle, les tractations entre les deux pays sur les quotas se sont faites via des canaux numériques.
Dans un tweet, le Premier ministre norvégien Jonas Gahr Støre a qualifié l’accord d' »important à une période difficile avec la guerre en Ukraine ».
« L’accord clarifie les quotas et garantit une gestion maritime durable dans le Grand Nord. Nous veillons sur le plus gros stock de cabillauds et sur les autres espèces en mer de Barents », s’est-il félicité.
L’annonce de l’accord est survenue le jour même où les autorités norvégiennes ont fait état de l’arrestation d’un présumé espion russe, un agent illégal selon le contre-espionnage norvégien qui opérait sous couvert d’être un chercheur brésilien.