Après 20 jours en mer à la recherche d’un port sûr, les 234 migrants secourus entre les côtes libyennes et italiennes par SOS Méditerranée ont tous pu être débarqués, 230 au port militaire de Toulon vendredi et quatre en Corse dans un premier temps, avant d’être ensuite transférés sur le continent.
Parmi eux, 189, dont 23 femmes et 13 mineurs, sont désormais dans un village vacances de la presqu’île de Giens, à Hyères transformé en « zone d’attente internationale » fermée créée spécialement pour qu’ils ne soient pas considérés comme étant en France et dont il leur est interdit de sortir avant une première évaluation de leur demande d’asile.
Pour l’instant, chacun a indiqué son souhait de faire cette demande, d’après la préfecture. Avant cela, ils devront passer par des contrôles de sécurité, notamment ceux des renseignements intérieurs français, avant des entretiens avec l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) dont les agents sont attendus samedi pour vérifier si leurs profils sont compatibles.
Premier à avoir été évacué du port militaire de Toulon en raison de son état de santé vendredi matin, un 190e rescapé a été hospitalisé.
Les 44 mineurs isolés à bord de l’Ocean Viking, la plupart de « jeunes adolescents », a indiqué le préfet du Var Evence Richard, ont été pris en charge par les services sociaux français et relogés en dehors du camp de Giens.
Deux-tiers des personnes, soit 175, quitteront la France pour être relocalisées dans onze pays dont l’Allemagne qui doit en accueillir environ 80, le Luxembourg, la Bulgarie, la Roumanie, la Croatie, la Lituanie, Malte, le Portugal, l’Irlande, la Finlande et la Norvège.
C’est la première fois qu’un bateau ambulance opérant au large de la Libye, débarque en France des rescapés. Pour SOS Méditerranée, cette situation « ne doit pas se reproduire » et l’ONG repartira en mer « parce qu’il y a eu plus de 20.000 morts depuis 2014 dans la mer Méditerranée et qu’on n’accepte pas que cette mer devienne un cimetière ». Médecins sans frontières a aussi indiqué que son navire de secours, le Geo Barents, reprendra les sauvetages.
Depuis le début de l’année, 1.891 migrants ont disparu en Méditerranée, en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
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