Le 10 décembre, le Parlement a rejeté l’interdiction du chalutage profond à une courte majorité de 16 voix (342 contre, 326 pour, 19 abstentions).
Mais selon Bloom, plusieurs députés se sont trompés dans leur vote : « après correction (de la part des députés votants), il apparaît que 343 députés ont rejeté le 1er amendement et ont donc voté en faveur de l’interdiction du chalutage profond, 330 l’ont adopté et 15 se sont abstenus », a précisé l’ONG dans un communiqué.
« Plusieurs députés ont informé le bureau du Parlement européen qu’ils s’étaient trompés dans leur vote et qu’ils le modifiaient en faveur de l’interdiction », a confirmé dans un communiqué le député Vert français Jean-Paul Besset.
« Juridiquement, ce nouveau résultat n’a aucune valeur », a-t-il déploré. Il n’existe en effet pas de recours pour faire prendre en compte un nouveau résultat du vote, disponible sur le site du Parlement.
« Les Etats membres doivent désormais discuter de ce dossier au Conseil des ministres européens de la pêche : ils devront prendre en compte ce résultat réel même s’il ne peut être changé officiellement », a estimé Claire Nouvian, directrice de Bloom.
La Commission a proposé l’interdiction du chalutage profond, qui consiste à tracter des filets sur des fonds situés entre 400 et 1.500 mètres, une technique dénoncée par Bloom pour son impact écologique : elle abîme les sols marins et capture beaucoup d’espèces qui sont finalement rejetées.
Le vote entériné par le Parlement prévoit seulement un encadrement plus strict de la pêche profonde. Le texte doit encore être avalisé par les gouvernements, ce qui semble peu probable avant les prochaines élections européennes.
Le chalutage profond, surtout pratiqué au large de l’Écosse et de l’Irlande, est essentiellement défendu par la France et l’Espagne. Les espèces profondes (lingue bleue, grenadier de roche, sabre noir, dorade rose, etc.) ne représentent que 1,5% des captures effectuées dans l’Atlantique nord-est, soit 47.000 tonnes.