Les faits remontent au 8 janvier, lorsque la brigade d’Arcachon effectue le contrôle inopiné d’un utilitaire sur l’autoroute A63 au péage de Saugnacq-et-Muret (Landes).
Ils découvrent à l’intérieur, derrière la marchandise déclarée de plaques d’isolation en polystyrène, une installation « permettant l’oxygénation d’un réservoir pouvant accueillir des poissons vivants ou autres espèces ».
Ils mettent également la main sur un autre bidon contenant des « civelles congelées » pour un poids total « de 28,70 kg ».
« On a compris qu’une quantité plus importante de poissons pouvait être transportée » dans le véhicule, explique à l’AFP Michaël Faucher, chef divisionnaire à Bordeaux-Mérignac.
Les investigations du service d’Enquêtes Judiciaires des Finances (SEJF) de Bordeaux et l’audition des chauffeurs ont permis de « démanteler en région parisienne un lieu de stockage clandestin de civelles qui servait régulièrement et la saisie de 150 kg de civelles supplémentaires ».
Une information judiciaire a été ouverte à la JIRS de Bordeaux. Les deux chauffeurs de l’utilitaire ont été mis en examen et placés en détention provisoire.
« On est sur un trafic très lucratif de près d’un million d’euros en valeur, qui devait alimenter les mafias asiatiques », ajoute Michaël Faucher.
La vente de civelles se négocie « entre 700 et 900 euros le kg en France et jusqu’à 5.000 euros en Asie », selon les douanes.
En 2010, l’Union européenne a interdit toute exportation de civelles en dehors de ses frontières. Le déclin mondial des populations d’anguilles et les moyens mis en place pour les sauver ont favorisé le braconnage et fait émerger un immense marché noir qui serait plus rentable que les trafics de drogue, d’humains et d’armes.
La valeur annuelle du trafic illégal de civelles européennes vers l’Asie est estimée à trois milliards d’euros.