« Les pourparlers avec STX ont buté sur le prix », a expliqué dans un entretien au Figaro mardi le directeur général de MSC Croisières, Erminio Eschena, qui depuis 2003 a fait construire dix paquebots de MSC à Saint-Nazaire.
La commande en jeu – « deux nouveaux prototypes suivie d’une option sur deux autres bateaux identiques », précise M. Eschena -, est d’autant plus cruciale pour les chantiers STX qu’ils n’ont enregistré aucune nouvelle commande de paquebot, leur coeur de métier, depuis le géant « Oasis » pour l’armateur américain Royal Caribbean Cruises en décembre 2012.
Une option sur un bâtiment similaire pour un milliard d’euros est en cours de négociation.
La commande MSC atteindrait quant à elle, en cas de réalisation des deux premiers paquebots puis des deux autres en options, un total de 2,4 milliards d’euro, selon directeur général cité par Le Figaro.
Le croisiériste italien souligne que les principaux concurrents de STX France, l’Allemand Meyerwerft et l’Italien Fincantieri, proposent respectivement des offres inférieures.
La direction des chantiers STX a refusé mardi de commenter la situation mais son directeur général Laurent Castaing n’a pas caché, dès le début de l’automne devant la presse, les difficultés de compétitivité rencontrées par son entreprise pour conclure les commandes, suite à l’échec d’une première tentative de négociation, au printemps dernier, avec les syndicats.
Selon les syndicats, la direction de STX est revenue vers eux le 13 décembre pour obtenir de leur part un « engagement à négocier et aboutir à un accord » le 18 décembre, faute de quoi STX ne pourrait décrocher la commande MSC.
Une des demandes de la direction était l’augmentation temporaire de 20 minutes du temps de travail quotidien, sans rémunération supplémentaire.
La CGT et FO, qui représentent 53% des salariés en suffrages cumulés, ont refusé. « Nous refusons le travail gratuit », a précisé pour FO Nathalie Durand-Prinborgne à l’AFP, dénonçant un « chantage à la commande ».
De son côté la CFDT (32% des suffrages) a accepté de s’engager à négocier mais « ce n’est pas un chèque en blanc », a précisé à l’AFP Johan Jardin. « J’espère que les salariés ont conscience que c’est l’avenir de l’entreprise qui est en jeu », a-t-il ajouté.
axt/gvy/pb
STX OFFSHORE & SHIPBUILDING
ROYAL CARIBBEAN CRUISES