John Granville, un diplomate de 33 ans travaillant pour l’Agence américaine pour le développement (USAID), avait été criblé de balles par des jihadistes, qui avaient aussi tué son chauffeur soudanais Abdelrahman Abbas Rahama, 40 ans, le 1er janvier 2008.
Les autorités soudanaises ont libéré lundi Abdel Raouf Abou Zeid, condamné à la peine capitale avec trois autres hommes pour ce crime. Les quatre hommes étaient parvenus à s’évader en 2010 et seul M. Abou Zeid avait été rattrapé.
Son avocat a affirmé que cette libération était conforme à un accord de 2020 aux termes duquel Khartoum a accepté de payer des dédommagements à Washington.
« Nous sommes profondément troublés par le manque de transparence du processus légal ayant conduit à la libération du seul individu encore en détention », a souligné le porte-parole du département d’Etat, Ned Price, dans un communiqué.
Il a affirmé qu’il était « inexact » que les Etats-Unis aient accepté cette libération dans le cadre de l’accord de 2020, qui a conduit au retrait du Soudan de la liste des Etats soutenant le terrorisme.
Washington avait inscrit le pays en 1993 sur cette liste noire, pour avoir offert l’asile au fondateur du groupe Al-Qaïda, Oussama Ben Laden jusqu’en 1996.
Les relations ne se sont réchauffées que sous le gouvernement d’Abdallah Hamdok, visage de la transition démocratique brutalement limogé par un putsch en octobre 2021.
Pour sortir de la liste noire, son cabinet avait accepté de verser 335 millions de dollars aux familles des victimes des attentats d’Al-Qaïda en 1998 contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie (plus de 200 morts), contre le navire de guerre USS Cole au Yémen en 2000 et le meurtre de M. Granville.
Ned Price a précisé que les Etats-Unis avaient demandé des explication sur la libération de M. Abou Zeid.