« Cette affaire a déjà été classée après l’enquête préliminaire. C’est Anticor qui a réouvert une procédure. Ce que je vois, c’est que cette procédure n’est pas en train d’aboutir », a affirmé le chef de l’Etat le 25 février, interrogé lors du salon de l’Agriculture à Paris par l’émission de la chaîne publique consacrée à son bras droit.
M. Macron a défendu « l’honnêteté » de M. Kohler, « hyper engagé, hyper compétent ». « J’ai aucune raison de ne pas lui donner ma confiance (…). Vraiment, j’ai confiance en lui. »
Après une plainte mi-2018 de l’association anti-corruption Anticor à la suite d’articles de Mediapart, une première enquête préliminaire a été classée sans suite par le Parquet national financier (PNF).
L’association a ensuite obtenu la désignation d’un juge d’instruction, qui a mis en examen en septembre à Paris pour prise illégale d’intérêts M. Kohler dans cette information judiciaire visant ses liens familiaux et professionnels avec l’armateur MSC.
Le bras droit d’Emmanuel Macron conteste avoir « commis tout délit ».
Deux semaines avant la réponse de M. Macron à Complément d’enquête, deux hauts fonctionnaires et anciens supérieurs d’Alexis Kohler à l’Agence des participations de l’Etat, Bruno Bézard et Jean-Dominique Comolli, ont été mis en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts » dans ce dossier.
« Anticor, ils ne font que ça. Les procédures, ils les font durer, ils les font durer, ils les font durer… Et même si les gens à la fin sont pas condamnés, vous les faites sauter en l’air », a critiqué le président.
Dès 2018, mais aussi encore en octobre dernier après l’annonce de la mise en examen, le chef de l’Etat avait maintenu sa « confiance » au puissant secrétaire général de la présidence.
Il lui avait aussi apporté son soutien via une « note personnelle » mi-2019 envoyée au PNF, assurant que M. Kohler n’était jamais intervenu, au moment où il était son directeur de cabinet à Bercy, dans des dossiers liés à MSC.
Cette note avait suscité une vive polémique, l’opposition accusant le chef de l’Etat, garant de l’indépendance judiciaire, de s’immiscer dans une procédure.