« La coupe est pleine et il nous faut redonner un avenir à tous les acteurs de notre filière car aujourd’hui l’horizon est sombre », affirme le comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM), dans un communiqué publié mardi.
Depuis plusieurs jours, la colère monte chez les pêcheurs: manifestations musclées à Rennes ou Lorient, blocage du port de Boulogne-sur-Mer, principal port français.
Les professionnels dénoncent des « réglementations européennes inadaptées », notamment la récente interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d’ici 2030, le prix du gazole, la fermeture de certaines zones en pêche en Atlantique afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés dans le golfe de Gascogne et, in fine, le « désengagement » de l’Etat.
« L’accumulation des normes, des menaces, des contentieux remet en cause le fondement même de notre métier en nous culpabilisant d’exercer nos métiers: le seul objectif est pourtant de nourrir les Français et les Européens », affirme le comité.
Après la crise sanitaire et le Brexit, qui a abouti à l’envoi à la casse de 90 navires, les professionnels jugent l’existence même de la filière « compromise par un harcèlement incessant et des soutiens au coup par coup sans accompagnement vers une vision d’avenir ».
Ils ont fait part de cette colère au président Emmanuel Macron, dans une lettre ouverte envoyée la semaine dernière, réclamant « une pause dans cette avalanche de mauvais coups », et réclament depuis d’être reçus par le chef de l’Etat.
Dans l’attente d’une réponse, « le CNPMEM appelle tous les représentants professionnels à suspendre leur participation aux instances de gestion environnementales ».
Le comité précise que les journées « port mort » organisées jeudi et vendredi sont le fruit d’une « action unitaire », coordonnées entre pêcheurs, criées et mareyeurs: « Il ne s’agit pas de se fragiliser nous-mêmes. D’autres y pensent à notre place ».