Pour la première fois, le Comité national des pêches a appelé à une opération « filière morte » dans tous les ports français en fin de semaine, afin d’exiger du gouvernement des réponses à une série « d’attaques » qui fragilisent le secteur, dans un climat de tensions jamais vu depuis la crise du Brexit.
Les professionnels dénoncent des « réglementations européennes inadaptées », notamment un plan d’interdiction de la pêche de fond dans les aires marines protégées d’ici à 2030, et la décision du Conseil d’Etat imposant d’ici à six mois la fermeture de certaines zones en pêche en Atlantique, afin de préserver les dauphins dont les échouages se sont multipliés.
Lors d’une réunion ce mardi en visioconférence avec le président du Comité national Olivier Le Nézet et ceux des comités régionaux, le secrétaire d’Etat leur a fait part de sa « solidarité » et a annoncé une visite en Vendée pour y rencontrer « pêcheurs, mareyeurs et élus locaux », probablement jeudi.
« Avec les représentants des pêcheurs nous avons trois priorités: renforcer le travail collectif, accélérer, simplifier. Renforcer le travail collectif pour continuer à porter le combat auprès de la Commission, dont la communication (sur l’arrêt des chaluts de fond dans les aires protégées, NDLR) a été un véritable coup de massue et doit être retirée », a-t-il déclaré.
La priorité est également de « trouver le chemin avec tous les acteurs pour continuer de déployer un plan d’action contre les captures accidentelles de cétacés à la suite de la décision du Conseil d’Etat qui a été perçue par les pêcheurs comme une non-reconnaissance des efforts qu’ils étaient en train d’engager ».
Le secrétaire d’Etat veut « accélérer sur le contrat stratégique de la filière pêche », lancé en février et visant à mieux structurer le secteur, « porter des mesures de moyen terme comme la décarbonation des navires de pêche » mais aussi « des mesures plus immédiates de soutien économique », notamment à travers « l’aide gazole » pour les navires de pêche.
Enfin, M. Berville s’est engagé à faciliter le « quotidien administratif des pêcheurs » et a demandé que « la mission de simplification en cours puisse rendre sous un mois ses conclusions ».