« Il y a une union sacrée à Marseille autour de la SNCM pour défendre le projet industriel. La balle est dans le camp du gouvernement », a déclaré à l’AFP Maurice Perrin, représentant de l’intersyndicale (CFE-CGC, CGT marins, Syndicat autonome des marins de la marine marchande, CFDT), après que les syndicats eurent rencontré le premier adjoint au maire (UMP) Roland Blum, et le député PS et candidat à la mairie Patrick Mennucci.
Dans la matinée, plusieurs centaines de salariés ont manifesté entre le siège de la compagnie et la mairie.
Selon M. Perrin, membre (CFE-CGC) de l’encadrement depuis une trentaine d’années, ce mouvement est « sans précédent (dans l’entreprise), par l’unité qui se manifeste entre toutes les catégories de personnels, marins, officiers et sédentaires ».
La grève, entamée mercredi et suivie à 65%, avait été décidée de longue date par l’ensemble des organisations à l’exception du Syndicat des travailleurs corses (STC), mais mardi l’annonce par le Premier ministre de 30 millions d’euros d’apport supplémentaire de l’Etat, loin de rassurer les salariés, n’a fait que renforcer leurs craintes d’un possible « abandon du plan industriel » décidé par les actionnaires en septembre.
« L’erreur du gouvernement, c’est de penser que le seul problème de la SNCM est un problème de trésorerie. Il ne voit pas le fond du dossier sur l’actionnariat », estime Pierre Maupoint de Vandeul, délégué CFE-CGC.
« Dans le plan (industriel) validé par le gouvernement en septembre, il y avait la commande de 4 navires, dont 2 en décembre 2013. Cela n’a pas été fait, et ce n’est pas au rendez-vous non plus dans la lettre d’Ayrault, qui dit que l’entreprise doit d’abord se redresser avant de faire l’étude de la construction d’un navire », déplore de son côté Jean-François Simmarano, représentant CGT des personnels sédentaires.
Jeudi, la direction de la compagnie a annoncé qu’elle se joignait à la plainte déposée en décembre par la CGT-marins auprès de la Commission européenne « pour aide d’Etat illégale aboutissant à des pratiques anticoncurrentielles », visant tout particulièrement Corsica Ferries.
Dans la soirée, direction et syndicats devaient se réunir notamment pour discuter d’un décret du ministère des Transports portant sur les règles sociales appliquées aux travailleurs étrangers qui, selon les syndicats, pourrait être défavorable aux marins français.
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