Le président du Panama Ricardo Martinelli a rencontré dans la matinée l’ambassadeur d’Espagne et un diplomate italien pour leur « faire part de sa préoccupation » face à ces menaces, a annoncé le porte-parole de la présidence Luis Camacho.
L’ambassadeur espagnol Jesus Silva et le responsable de la cellule économique de l’ambassade d’Italie, Massimo Tudini, qui représentait son ambassadeur Giancarlo Cursio, ont rencontré à la présidence M. Martinelli, qui était accompagné des ministres de la Présidence Roberto Henriquez et des Affaires étrangères Fernando Ñuñez, a constaté un journaliste de l’AFP.
A Madrid, le gouvernement espagnol a annoncé avoir engagé des conversations avec le Panama et le groupe Sacyr afin de trouver « la meilleure solution » face à la menace de suspension du chantier.
La ministre de l’Equipement, Ana Pastor, « dialogue aussi bien avec le gouvernement du Panama, à travers son ministre chargé des affaires du Canal, qu’avec Sacyr », a indiqué vendredi son ministère.
Sacyr, qui dirige le consortium GUPC chargé des travaux d’élargissement du canal, a menacé de suspendre cet ouvrage pharaonique si l’Autorité du canal de Panama (ACP) ne payait pas, sous trois semaines, la somme de 1,6 milliard de dollars (environ 1,2 milliard d’euros) pour couvrir « les surcoûts » survenus sur le chantier. Ce montant est jugé « irresponsable » par les autorités du Panama.
Le consortium est également formé par la firme italienne Impregilo, la belge Jan de Nul et la panaméenne Constructora Urbana.
Face à la menace de suspension des travaux, le président panaméen Ricardo Martinello a annoncé jeudi qu’il allait prochainement se rendre en Espagne et en Italie.
Vendredi, Madrid n’avait toutefois pas reçu d’annonce officielle de sa visite. « Pour l’instant, nous n’avons pas été prévenus », a-t-on indiqué au siège du gouvernement.
« Le Panama est un pays ami et proche de l’Espagne, avec lequel nous partageons le même souhait et intérêt de trouver une solution le plus rapidement possible », a affirmé de son côté le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia Margallo.
Passant notamment par le percement d’une troisième voie d’eau, l’élévation du niveau du lac Gatun, l’élargissement des voies d’accès, le creusement du lit du canal et la construction de nouvelles écluses sur trois niveaux, le projet vise à permettre le passage de navires transportant jusqu’à 12.000 conteneurs, le triple de la charge actuelle.
La fin des travaux, d’abord prévue pour octobre 2014 afin de coïncider avec le centenaire du canal, a été reportée à 2015 après un premier désaccord dès le début du chantier entre l’ACP et GPUC sur la qualité du ciment utilisé.
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