« Nous demandons à Pékin de renoncer à son action provocatrice et dangereuse », a déclaré dans un communiqué un porte-parole du département d’Etat américain, Matthew Miller, tout en réaffirmant fermement le soutien de Washington à son « allié » des Philippines.
Les Etats-Unis rappellent ainsi qu' »une attaque armée dans le Pacifique, qui comprend la mer de Chine méridionale, contre les forces armées, les navires publics ou les avions philippins, y compris ceux des garde-côtes, aurait pour conséquence l’application des engagements de défense mutuelle des États-Unis » à l’égard des Philippines, en vertu d’un traité de 1951.
L’incident, qui a fait monter le ton entre Pékin et Manille, s’est produit dimanche près des îles Spratleys, au lendemain d’entretiens dans la capitale philippine du ministre chinois des Affaires étrangères Qin Gang avec le président philippin Ferdinand Marcos Jr visant justement à désamorcer la discorde dans ces eaux contestées.
Cela intervient alors que le président philippin est attendu lundi à Washington pour être reçu par son homologue Joe Biden à la Maison Blanche.
Pékin revendique la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale, faisant fi d’un jugement international de 2016 en vertu duquel ses prétentions n’ont pas de fondement légal.
La Chine y a réaménagé et militarisé, ces dix dernières années, des milliers d’hectares de récifs où ont poussé des pistes d’atterrissage, des ports et des systèmes radar.
D’après une équipe de l’AFP qui se trouvait sur un autre bateau philippin, le navire des garde-côtes chinois a coupé la route à celui des garde-côtes philippins et la collision a été évitée de justesse. L’incident est le dernier d’une longue série.
« Les images et les vidéos récemment publiées dans les médias rappellent de manière crue que la République populaire de Chine harcèle et intimide les navires philippins qui effectuent des patrouilles de routine dans leur zone économique exclusive », dénonce aussi le département d’Etat américain.
La Chine a répondu à l’incident vendredi en accusant les Philippines d’avoir « délibérément » voulu le provoquer. Manille a assuré de son côté que « des patrouilles de routine dans nos propres eaux ne peuvent être ni préméditées ni provocatrices » et relèvent d' »un droit légal que nous avons exercé et que nous continuerons d’exercer ».