Ce pays contre lequel la Russie a déclenché une offensive en février 2022 après huit ans d’un conflit larvé est devenu un des plus menacés du monde par la présence de mines.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a averti que tous ces engins n’ayant pas explosé qui jonchent la campagne ukrainienne pourraient avoir de graves conséquences pour l’agriculture, un secteur vital pour l’économie nationale.
« Les agriculteurs sont souvent confrontés à un choix impossible », a déploré de Kiev via un lien vidéo Andrew Duncan, le chef de l’unité du CICR dans la capitale ukrainienne s’occupant de la contamination par les armes, devant la presse à Genève.
« Au quotidien, ils doivent décider s’ils veulent risquer leur vie pour cultiver leurs terres ou risquer de perdre leurs revenus et les moyens financiers de subvenir aux besoins de leur famille », a-t-il ajouté.
M. Duncan a noté que la contamination par ces armes se poursuivait à un rythme plus élevé que celui auquel elles pourraient être éliminées.
Outre les menaces immédiates, le CICR a mis en exergue les problèmes que cela posait sur le long terme, la mobilisation de ressources significatives étant nécessaire pour inspecter les vastes zones touchées puis commencer le déminage.
« Cela pourrait rendre des portions importantes de terres arables inutilisables pour les années à venir », a-t-il mis en garde dans un communiqué.
Cette situation est préoccupante non seulement au plan national mais également au niveau international puisque l’Ukraine est l’un des principaux exportateurs de céréales de la planète.
Les riches terres noires de l’Ukraine sont « cruciales pour fournir un approvisionnement en céréales à un prix abordable afin de nourrir les gens à l’échelle mondiale », a insisté Duncan.
La guerre a fait craindre une grave crise alimentaire lorsque les principaux ports ukrainiens ont été bloqués par les navires de guerre russes.
Une « initiative de la mer Noire pour les exportations de céréales », un ensemble de deux accords parrainés par les Nations unies et la Turquie et conclus séparément avec Kiev et Moscou en juillet 2022, a permis à l’Ukraine de reprendre le transport maritime vers l’étranger de ses produits agricoles.
Ces accords ont encore été reconduits le 19 mars mais la Russie menace de s’en retirer cette semaine.