Le Sénégal veut saisir un bateau russe arraisoné pour pêche illégale (ministre)

« Le +Oleg Naydenov+, ce grand navire de pêche que vous voyez derrière moi, qui fait 120 m de long (…) a pêché frauduleusement, sans aucune autorisation, dans les côtes sénégalaises », il est actuellement « entre les mains du gouvernement sénégalais, sous la surveillance à la fois de la Marine nationale et de la gendarmerie nationale », a déclaré à la presse M. El-Ali lors d’une visite au quai de la Marine à Dakar où le bateau est arrivé dans la nuit de samedi à dimanche sous escorte militaire.

« Malheureusement pour nous, la sanction maximum que nous pouvons » lui infliger, « c’est la saisie de l’engin de pêche, la saisie de la cargaison et une amende maximum de 200 millions de FCFA (près de 305.000 euros). En cas de récidive – et le +Oleg Naydenov+ est en multi-récidive (…) – nous allons lui mettre un maximum de charges. Parce qu’en cas de récidive, nous pouvons doubler cette amende, nous allons la porter à 400 millions de FCFA », a-t-il affirmé.

Le Sénégal a également « la possibilité d’amener cette affaire en justice parce qu’il y a eu refus d’obtempérer » de la part du commandant du bateau lors de l’opération d’arraisonnement par la Marine, « cela ne fait qu’aggraver leur situation. (…) Ce sont des bandits et nous allons lutter contre ces bandits », a-t-il ajouté, sans fournir de calendrier.

Lors de la visite du ministre, des militaires en armes étaient visibles sur le bateau et autour.

D’après des médias russes, lors de son arraisonnement, le navire avait à son bord environ 80 personnes – une soixantaine de Russes, une vingtaine de Bissau-Guinéens. Dimanche, trois Russes et plusieurs marins africains ont été vus par les journalistes, qui n’ont pas eu l’autorisation de leur parler ni de monter sur le bateau.

Selon le ministre Haïdar El-Ali, le bateau « a d’abord été observé » dans les eaux sénégalaises par un avion militaire français qui assiste la Direction de la surveillance et de la protection de la pêche au Sénégal (DPSP) pour la surveillance des côtes.

Il a été arraisonné dans le sud du Sénégal, « dans la zone commune, une zone que nous partageons avec la Guinée-Bissau » et lors de l’opération, « le commandant du bateau a refusé d’obéir à la Marine nationale (…) Nous avons envoyé des commandos qui les ont obligés à venir ici » à Dakar, a-t-il expliqué.

« En réalité, la loi (actuellement en vigueur au Sénégal concernant le secteur de la pêche) ne nous permet pas d’être répressifs » à la hauteur de la situation, « c’est pour cela que nous allons introduire un décret, pour que ces navires soient saisis, que les navires étrangers qui viennent piller nos ressources soient saisis et soient la propriété de l’Etat sénégalais », a encore indiqué Haïdar El-Ali.

« Une étude de l’USAID – la coopération américaine – a établi que le Sénégal perd tous les ans 150 milliards de FCFA (près de 228,7 millions d’euros) du fait de ces bateaux qui pêchent de manière illicite, donc de ces bateaux qui pillent nos ressources. (…) Il y a une cinquantaine de navires pareils qui sont au large de nos côtes, qui rentrent frauduleusement de temps en temps. Et nous ne permettrons pas cela », a-t-il affirmé.

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