« A l’heure actuelle, si vous regardez les captures accidentelles avec des chiffres qui augmentent, vous ne pouvez pas dire qu’assez (d’efforts) ont été faits. Donc, il y a plus (d’efforts) qui doivent être faits », a déclaré à l’AFP M. Sinkevicius, lors des Journées maritimes européennes à Brest, dans l’ouest de la France.
« Quand les chiffres reculeront, bien sûr, je serai heureux de dire que les efforts sont en train de payer », a ajouté le commissaire européen à l’Environnement, aux Océans et à la Pêche, en pointant la « tendance très inquiétante » actuelle.
L’observatoire Pelagis a recensé 1.380 échouages de petits cétacés entre décembre et avril dernier sur le littoral atlantique. La Commission européenne a ouvert en juillet 2020 une procédure d’infraction contre la France dans ce dossier.
M. Sinkevicius a dit espérer qu’une solution sera trouvée pour réduire ces captures accidentelles et éviter que la procédure ne soit portée devant la Cour de justice de l’Union européenne où la France risque des amendes importantes. « J’espère que nous y arriverons sans la justice », a-t-il souligné.
Interrogé à ce sujet, le secrétaire d’État à la Mer Hervé Berville a indiqué qu’un plan serait prêt « dans les prochaines semaines » pour réduire ces échouages de dauphins. En mars, le Conseil d’État avait ordonné au gouvernement de fermer certaines zones de pêche dans l’Atlantique afin de préserver les dauphins.
Concernant le chalutage de fond dans les aires marines protégées (AMP), le commissaire européen a souligné que Bruxelles n’appelait pas à son « interdiction pure et simple ».
« C’est la colonne vertébrale de nos pêcheries. Mon but n’est pas de pousser les pêcheurs hors de la mer. Au contraire, je veux qu’ils continuent » à pêcher, a-t-il assuré, en plaidant cependant pour l’adoption d’engins de pêche moins gourmands en énergies fossiles et moins nuisibles pour les écosystèmes.
« C’est quelque chose dans lequel nous devons investir (…) pour permettre à nos pêcheurs de maintenir leurs activités aussi efficacement qu’aujourd’hui (…) mais avec des coûts opérationnels moins élevés et moins de dommages pour les écosystèmes », a-t-il plaidé.
Bruxelles avait proposé en février la suppression progressive de la pêche de fond dans toutes les AMP d’ici à 2030 pour restaurer la biodiversité marine, suscitant la colère des pêcheurs français.