Déplaçant plus de 100.000 tonnes, ce premier exemplaire des porte-avions américains à propulsion nucléaire de nouvelle génération a jeté l’ancre dans le fjord d’Oslo en milieu de journée avant de participer dans quelques jours à des exercices militaires qui, selon les médias locaux, devraient l’emmener dans l’Arctique.
« C’est l’expression concrète de notre relation étroite avec les Etats-Unis et cela démontre la volonté de défense et de dissuasion collectives », a commenté le ministre norvégien de la Défense, Bjørn Arild Gram.
De son côté, l’armée norvégienne a dit voir dans la venue du groupe aéronaval américain « une opportunité unique de développer la coopération et de travailler plus étroitement avec notre principal allié, les Etats-Unis ».
Cette escale très médiatisée, qui intervient en pleines tensions entre l’Occident et la Russie de l’invasion russe de l’Ukraine depuis février 2022, a été fustigée par l’ambassade russe.
« Il n’y a aucune question dans le Nord qui nécessite une solution militaire, ni de sujets où l’on ait besoin d’une intervention de l’extérieur », a déclaré le porte-parole de l’ambassade, Timur Chekanov, dans un courriel à l’AFP mardi.
« Etant donné qu’on admet à Oslo que la Russie ne représente pas une menace militaire directe pour la Norvège, de telles démonstrations de force apparaissent illogiques et préjudiciables », a-t-il ajouté.
La Norvège, pays membre de l’Otan et producteur majeur d’énergie, et la Russie partagent 198 km de frontière terrestre dans le Grand Nord ainsi qu’une longue frontière en mer de Barents.
Il s’agit de la première visite d’un porte-avions américain dans le pays scandinave depuis 65 ans.
« La Norvège est un partenaire stratégique dans nos efforts constants visant à maintenir sûre la région de l’Arctique et de l’Atlantique nord au profit de l’ordre mondial », a expliqué le commandant du groupe aéronaval américain, Erik Eslich.
Long de plus de 335 mètres et pouvant transporter jusqu’à 90 avions et hélicoptères, le mastodonte doit faire relâche dans la capitale norvégienne pendant quelques jours.
Une vaste zone d’interdiction aérienne et maritime a été mise en place autour du navire.
Selon le journal en ligne Barents Observer, il devrait ensuite mettre le cap vers le cercle polaire arctique. Le 29 mai débutera dans la région l’Arctic Challenge Exercise, des manoeuvres aériennes réunissant quelque 150 appareils de 14 pays occidentaux.