« Les relations entre le Danemark et le Groenland ne sont pas au beau fixe en ce moment », a dit Mute Egede au quotidien danois de référence Politiken.
En cause, la nomination d’un ambassadeur pour l’Arctique par Copenhague sans lien avec la région – il n’est pas groenlandais et est spécialiste de droit international, en dépit d’un accord stipulant qu’aucune décision danoise concernant le Groenland et les îles Féroé ne puisse être prise sans leur accord.
« La procédure montre ce que le ministère des Affaires étrangères pense de nous et la manière dont il ne nous inclut pas, quand bien même nous sommes le pays arctique du royaume. L’image parle d’elle-même », a affirmé M. Egede.
Pour le chef de la diplomatie danoise, l’ancien Premier ministre Lars Løkke Rasmussen, cette nomination est conforme au processus de nomination au sein de son ministère.
« Pour l’instant, la politique étrangère (groenlandaise) est du ressort du royaume du Danemark », a-t-il indiqué, ajoutant que Copenhague « essayait dans de nombreux domaines, d’aider le Groenland à jouer un rôle plus important en termes de politique étrangère ».
Autre sujet de tension, le discours en groenlandais d’une députée représentant le Groenland lors d’une séance au Parlement danois a fait couler beaucoup d’encre, d’aucuns estimant que les échanges devaient s’y faire exclusivement en danois.
En l’absence de règle sur la question, l’administration parlementaire doit se réunir mi juin pour statuer sur le sujet.
Autonome depuis 1979, le Groenland, 55.000 habitants sur un territoire immense de près de 2,2 millions de kilomètres carrés situé à quelque 2.500 km de la puissance tutélaire, a son drapeau, sa langue, sa culture, ses institutions et un Premier ministre.
Fin avril, il a présenté un projet inédit de Constitution sur lequel les autorités pourraient s’appuyer en cas de projet d’indépendance.