« Face à la menace que constitue la baisse continue des ressources halieutiques marines », le ministère « a pris l’initiative d’instaurer un repos biologique annuel dans les zones marines de Côte d’Ivoire », a annoncé jeudi lors d’une conférence de presse le ministre des Ressources animales et halieutiques Sidi Tiémoko Touré.
La mesure sera appliquée pendant trois périodes, pour différents types de pêches : du 1er juillet au 31 juillet pour « les unités de pêche artisanale », du 1er juillet au 31 août pour « les unités industrielles et semi-industrielles » et du 1er janvier au 13 mars 2024 pour les navires thoniers, majoritairement étrangers selon le ministre.
Le mesure prévoit également « l’organisation de patrouilles en liaison avec la marine nationale, couvrant toute la Zone économique exclusive (ZEE) de la Côte d’Ivoire », soit 200.000 km³, « l’information et la sensibilisation » des acteurs du milieu de la pêche et « la mise en place d’un comité de suivi » pour évaluer les effets de la réglementation, a indiqué M. Touré.
Les poissons dont Abidjan veut protéger la ressource sont notamment les sardinelles, les anchois, les capitaines ou le thon rouge.
Des peines d’emprisonnement d’un à cinq ans et d’amende de 50 millions (75.000 euros) à 300 millions de francs CFA (460.000 euros) sont prévues en cas de non-respect de la nouvelle réglementation.
« La viabilité des ressources halieutiques mondiales continue de diminuer. En Côte d’Ivoire, la production de la pêche marine est passée de 69.769 tonnes en 2003, à 42.738 tonnes en 2020, soit une baisse de 38,75% », a ajouté le ministre.
La pêche locale ne suffisant pas, le pays importe près de 650.000 tonnes de poissons par an pour satisfaire ses besoins, a-t-il ajouté.
Selon le ministre, le Ghana voisin a déjà mis en place des mesures de « repos biologique » depuis 2016.