Le mouvement social a été lancé le 2 mai par Force ouvrière enseignement (FO-e), seul syndicat de l’éducation dans ce territoire français, qui revendique 94% de grévistes parmi 125 enseignants du primaire.
Les deux dernières écoles qui assuraient encore les cours ont fermé leurs portes en début de semaine. Le mouvement prive de classe quelque 1.410 élèves dans cette collectivité ultramarine d’environ 11.000 habitants.
Les grévistes réclament l’alignement de leur grille salariale sur celle en vigueur dans l’Hexagone. Ils demandent aussi à bénéficier d’un coefficient de majoration des rémunérations identique à celui appliqué aux fonctionnaires d’Etat de l’archipel pour pallier le surcoût de la vie dans ce territoire.
Mais le statut particulier des enseignants de Wallis-et-Futuna complique la donne: bien que rémunérés par l’État, ils sont des salariés de droit privé local, gérés par la direction de l’enseignement catholique en vertu d’une « convention de concession » qui confie à l’Eglise l’organisation de l’instruction primaire.
« Le statut et le taux de rémunération des instituteurs sont source de conflit récurrent à Wallis-et-Futuna. En 1994, au terme d’un mouvement de grève de trois mois, ils avaient obtenu leur indexation à hauteur (d’un facteur multiplicateur) de 1,70 », précise Emeni Simete, directeur de l’enseignement catholique, qui craint l’enlisement du conflit. Le coefficient est de 2,05 pour les fonctionnaires d’Etat.
Si deux visioconférences ont eu lieu depuis le début de la grève avec le ministère de l’Education nationale, aucune issue ne semble se dessiner.
Le mouvement s’est même durci lundi dernier avec la mise en place de « barrages filtrants » devant la cité administrative de Mata Utu, capitale de Wallis, où se trouvent les services du vice-rectorat mais aussi de la préfecture, selon le syndicat FO-e.
Contactés par l’AFP, ni la préfecture ni le vice-rectorat n’ont souhaité s’exprimer.
Selon Thierry Siuli, secrétaire général de FO-e, des retenues sur les salaires des grévistes ont été mises en place, ce qui « démontre qu’il n’y a pas de volonté de dialogue ».
L’État a proposé vendredi de nommer un médiateur à condition que les blocages en cours soient levés, a indiqué le syndicaliste, précisant que cette éventualité devait être discutée dans les jours à venir par les grévistes.