« C’est un jour révolutionnaire pour tout le monde », s’est félicité Stein André Herigstad-Olsen, PDG de Torghatten, l’entreprise norvégienne qui a porté le projet.
La société revendique une première mondiale pour un ferry urbain autonome, un domaine où la Scandinavie est à l’avant-garde.
A partir de lundi, le ferry baptisé « MF Estelle » – dont le premier exemplaire a coûté environ 1,5 million d’euros – circulera dans un premier temps sur des petits trajets de quelques centaines de mètres entre plusieurs îles du centre-ville de Stockholm.
Un pilote se trouve actuellement à bord pour superviser, mais sans toucher aux commandes.
Il est ensuite prévu qu’il devienne « totalement autonome », assure M. Herigstad-Olsen, qui espère accroître le nombre de navettes en circulation à Stockholm et à l’étranger.
L’autonomie du petit ferry d’une dizaine de mètres est possible grâce à différents systèmes, explique à l’AFP Erik Nilsson, chef opérationnel de Torghatten.
« Nous avons le radar habituel, l’AIS, mais aussi des caméras supplémentaires et des systèmes à ultrasons qui nous permettent d’identifier » les obstacles sur la route.
« Ce système autonome fonctionne comme un capitaine, il voit comme un capitaine et navigue comme un capitaine », abonde le PDG.
La sécurité des passagers sera ainsi assurée, selon l’entreprise.
« Si un canoë apparaît, nous le voyons en moins d’une seconde et mettons à jour le cours » de la navette, développe M. Nilsson.
Celle-ci pourra transporter au maximum 30 personnes et le prix d’un aller simple sera de 35 couronnes suédoises (environ 3 euros).
Le ferry vise à inciter les habitants à se rendre à pied ou à vélo au travail, au lieu de prendre la voiture.
Cette initiative arrive au moment où le secteur des navires électriques comme des bateaux automatisés est en plein essor.
En novembre 2021, le premier cargo 100% électrique autonome a vu le jour en Norvège: le Yara Birkeland, 80 mètres de long et 3.200 tonnes de port en lourd. Mais son autonomisation va se faire de façon progressive.