La centrale américaine a alors exhorté Kiev à ne pas poursuivre l’opération, a rapporté la télévision publique néerlandaise NOS, en collaboration avec l’allemand ARD et l’hebdomadaire Die Zeit.
La CIA a averti l’Ukraine « après avoir reçu un rapport alarmant des services de renseignement militaires néerlandais (MIVD) qui ont entendu parler des plans via une source ukrainienne », a expliqué NOS.
Le Washington Post a écrit le 6 juin que la CIA avait été prévenue des projets ukrainiens par une agence d’espionnage d’un pays européen, mais sans nommer l’Etat concerné.
Interrogée sur ces informations, la ministre néerlandaise de la Défense, Kajsa Ollongren, a refusé de commenter.
« Je ne peux pas commenter le travail de nos services de renseignement », a-t-elle déclaré aux journalistes lors d’une conférence de presse à Amsterdam, ajoutant que l’incident faisait l’objet d’une enquête par l’Allemagne, la Suède et le Danemark.
Les gazoducs Nord Stream 1 et 2, devant transporter du gaz naturel de la Russie vers l’Allemagne, ont été sabotés par des explosions sous-marines le 26 septembre et rendus inopérants, privant potentiellement Moscou de milliards de dollars de revenus.
Plusieurs pays, dont la Russie, l’Ukraine et les Etats-Unis, ont été accusés d’en porter la responsabilité, mais tous s’en sont défendus.
Mercredi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a réaffirmé qu’il n’était pas impliqué dans l’explosion du gazoduc Nord Stream et ne croyait pas que d’autres responsables ukrainiens aient joué un rôle, comme l’ont affirmé plusieurs journaux.
Le plan qui aurait été intercepté par les services de renseignement néerlandais indiquait que le général ukrainien Valéry Zaloujny était en charge de l’opération, impliquant une petite équipe de plongeurs utilisant un voilier, et que le président Zelensky n’était pas au courant, selon NOS.
Les révélations du Washington Post sont cohérentes avec des informations d’enquêteurs allemands selon lesquelles une équipe de six personnes équipées de faux passeports aurait loué un voilier depuis le port de Rostock, en Allemagne, pour conduire l’opération.
La société polonaise ayant loué le voilier serait en fait détenue par des Ukrainiens.
Des médias danois ont toutefois récemment rapporté qu’un navire de la marine russe spécialisé dans les opérations sous-marines avait été photographié près de la zone du sabotage peu avant les explosions.