De vendredi au 22 octobre, les visiteurs de « Quand les Anglais parlaient français » pourront découvrir 70 oeuvres d’art couvrant la période allant du XIe au XVe siècle et prêtées par le Victoria and Albert Museum de Londres.
« Au vu du contexte géopolitique des dernières années, nous voulions mettre en lumière ce lien entre nos deux pays », a expliqué à l’AFP Amin Jaffer, directeur de la Collection Al Thani, qui sert d’écrin à cette exposition.
Sculptures d’ivoire, vitraux anciens et chasubles brodées témoignent de cette relation étroite, tout comme des bijoux et des bagues sertis de pierres précieuses, créés dans des ateliers d’orfèvrerie parisiens et qui ont été retrouvés sur le sol anglais au fil des siècles.
De Guillaume le Conquérant à Henri VIII, les oeuvres choisies retracent 500 ans d’histoire. « Nous avons sélectionné les meilleures pièces de notre collection londonienne », a souligné Emma Edwards, commissaire adjointe de l’exposition.
Pièce maîtresse, le « chandelier de Gloucester » prend place dès l’entrée. Qualifié de « chef-d’oeuvre de l’orfèvrerie anglaise » par Mme Edwards, il comporte des inscriptions en latin retraçant ses propriétaires. D’une abbaye dédiée à Saint-Pierre à Gloucester, le chandelier a voyagé jusqu’à la cathédrale du Mans.
A cette époque, l’Angleterre est catholique et l’une des sections de l’exposition souligne les échanges d’alors entre les monastères d’Angleterre et d’Europe continentale.
« C’était assez compliqué de retrouver des objets de cette période », a relevé James Robinson, directeur du département des arts décoratifs au Victoria and Albert Museum. Après la rupture avec la papauté sous Henri VIII, « tout ce qui était catholique était détruit », a-t-il expliqué.
Des objets appartenant à l’aristocratie et à la royauté ont été mieux conservés. Sur le « coffret de Valence », un des objets exposés, on aperçoit ainsi les armes royales d’Angleterre et des grandes familles d’Angoulême et de Bretagne.