« Je condamne fermement les récentes attaques russes contre les infrastructures civiles ukrainiennes sur le Danube, tout près de la Roumanie », un pays membre de l’Otan, a-t-il écrit sur Twitter.
Plus tôt dans la journée, un Roumain avait diffusé sur les réseaux sociaux des images montrant une explosion sur la rive opposée du Danube. Le port ukrainien de Reni semblait avoir été frappé.
Les autorités ukrainiennes ont fait état d’une attaque de quatre heures menée par des drones russes contre des équipements portuaires dans la région d’Odessa, dans le sud de l’Ukraine.
La ville de Reni, qui fait face à la Roumanie, est aussi située non loin de la Moldavie.
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken s’est entretenu à ce sujet avec son homologue roumaine Luminita Odobescu, a annoncé au cours d’un point presse à Washington le porte-parole du département d’Etat, Matthew Miller.
« Depuis le début du conflit, nous avons clairement dit, et nous continuerons à le répéter, que nous défendrons chaque centimètre sur le territoire de l’Otan. Le secrétaire d’Etat l’a clairement souligné dans sa conversation téléphonique », a-t-il précisé.
Ces frappes ont par ailleurs touché une région stratégique pour les exportations ukrainiennes.
« Cette récente escalade affecte le transit des céréales ukrainiennes et donc la sécurité alimentaire mondiale », s’est inquiété le président roumain.
Les tensions se sont accrues après l’abandon par le Kremlin la semaine dernière d’un accord céréalier crucial, en application duquel l’acheminement de céréales ukrainiennes pouvait se faire par voie maritime.
M. Blinken a évoqué avec Bucarest « le moyen de trouver des solutions pour sortir » ces produits, sachant qu' »il n’existe pas de solution parfaite » susceptible de remplacer leur transport sécurisé via la mer Noire.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, une partie des céréales transitent par le Danube et le port roumain de Constanta, sur la mer Noire.
Sur les marchés, ces attaques ont fait bondir les cours du blé, au plus haut depuis quatre mois, a expliqué à l’AFP Arthur Portier, un analyste du cabinet Agritel.
« Après la fermeture du corridor maritime, les investisseurs réagissent à l’intensification des bombardements sur les voies alternatives d’exportation des céréales », a-t-il dit, soulignant que si les infrastructures des ports fluviaux du Danube sont endommagées ou détruites, l’Ukraine verra se réduire considérablement ses possibilités d’exporter ses produits agricoles.
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