« Toute tentative russe d’empêcher les céréales de quitter l’Ukraine est complètement inacceptable », a déclaré sur Twitter, rebaptisé X, Rishi Sunak après s’être entretenu avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le chef du gouvernement britannique citait un message dans lequel son ministre des Affaires étrangères James Cleverly affirme que le Royaume-Uni, un soutien de la première heure de Kiev face à l’invasion déclenchée par Moscou, « pense que la Russie risque d’accroître sa campagne pour détruire les exportations alimentaires de l’Ukraine en ciblant des navires civils en mer Noire ».
« La Russie devrait arrêter de prendre en otage l’approvisionnement alimentaire mondial et revenir à l’accord » sur les céréales, a poursuivi James Cleverly, dénonçant un « comportement inconcevable ».
Dans un compte rendu de l’entretien entre Rishi Sunak et Volodymyr Zelensky, Downing Street explique que Rishi Sunak a souligné que « la Russie cherchait de plus en plus à cibler des navires marchands dans la mer Noire » et que le « Royaume-Uni surveille étroitement la situation » avec ses partenaires.
La Russie a abandonné un accord crucial qui permettait depuis l’été 2022 à l’Ukraine d’exporter, y compris vers l’Afrique, ses céréales par la mer Noire, malgré le blocus russe des ports ukrainiens.
En un an, cet accord avait permis de sortir près de 33 millions de tonnes de céréales des ports ukrainiens, contribuant à stabiliser les prix alimentaires mondiaux et à écarter les risques de pénurie.
Le président russe Vladimir Poutine accueille à partir de jeudi ses partenaires africains à Saint-Pétersbourg pour un sommet Russie-Afrique, un moyen d’afficher une entente malgré la situation en Ukraine et la fin de l’accord céréalier, source d’inquiétudes pour le continent.
Après son retrait mi-juillet de l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes, la Russie a commencé à pilonner les zones portuaires de la ville d’Odessa, un port stratégique de la mer Noire.
A New York, l’ambassadrice britannique à l’ONU, Barbara Woodward, a relevé devant la presse que la Russie avait « accru ses attaques sur les stockages de céréales à Odessa », ainsi qu' »‘à travers l’Ukraine », y compris jusqu’à la frontière avec la Roumanie.
Elle a dénoncé l' »absurdité » de l’usage d’armes lourdes par Moscou « pour détruire de la nourriture », y voyant la preuve que « l’instrumentalisation de l’approvisionnement alimentaire mondial est un élément calculé de la stratégie de la Russie », qui « démontre » qu’elle « se fiche totalement des populations à travers l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine confrontées à la famine, à la sécheresse ».
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