Un arrêté a été pris mi-mai par la préfecture maritime de Méditerranée pour interdire la navigation et le mouillage aux abords de 15 nids situés sur la façade occidentale de la Corse du 15 mai au 31 juillet 2023.
« Afin d’assurer la reproduction de cette espèce protégée », la préfecture maritime a annoncé vendredi dans un communiqué prolonger au mois d’août cet arrêté « aux abords de 7 nids de balbuzards-pêcheurs ».
« Les données ornithologiques de l’Office de l’environnement de la Corse (OEC) du 24 juillet 2023 montrent un retard manifeste de la reproduction de l’oiseau, pouvant être lié aux mauvaises conditions météorologiques du début de printemps », précise la préfecture maritime qui annonce une prolongation de l’arrêté jusqu’au 6 août pour 3 nids et jusqu’au 20 août pour quatre autres nids.
Mi-avril, l’OEC avait annoncé qu’un arrêté protégerait « 35 nids ».
Ce nombre de nids protégés a finalement été ramené à 15 par la préfecture maritime, au grand dam de l’association de défense de l’environnement U Levante qui regrettait que la préfecture ait choisi de ne protéger que 15 nids en reproduction certaine, en écartant une vingtaine en reproduction probable ou possible.
Le balbuzard pêcheur, dont la période de reproduction s’étale de mars à août, est inscrit sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) comme espèce en danger, et bénéficie d’un statut d’espèce protégée.
Un rapport du CNRS de décembre 2018 jugeait que « la population de balbuzard pêcheur (..) s’effondr(ait) dans la réserve naturelle nationale de Scandola » (Corse-du-Sud) à cause du tourisme.
Depuis 2019, des périmètres de protection des nids ont été mis en place.
La préfecture maritime précise que « le balbuzard-pêcheur connaît en Corse depuis 2010 de fortes difficultés de reproduction » en raison notamment du « dérangement nautique, omniprésent à l’aplomb des nids notamment en été » et qui « est une source importante de stress pour les oiseaux ».
En août 2021, elle avait également indiqué que « 30 à 40 couples nicheurs fréquentaient la côte occidentale de l’île », « un chiffre stable depuis 20 ans » mais que « le nombre de poussins à l’envol a(vait) été divisé par cinq depuis 10 ans ».