Le Syndicat international des débardeurs et magasiniers du Canada (ILWUC), dont la direction était en faveur de l’accord, appelle désormais les employeurs à revenir à la table des négociations pour trouver « quelque chose qui fonctionne pour nos membres et l’industrie », selon le bref communiqué publié tard vendredi soir.
L’Association des employeurs maritimes de Colombie-Britannique (BCMEA) s’est dite, elle, « déçue » du rejet de l’accord, proposé par le médiateur fédéral.
Il s’agissait d’un « bon accord qui reconnaissait les compétences et les efforts de la main-d’oeuvre des travailleurs portuaires de la Colombie-Britannique, tout en assurant de la stabilité pour l’avenir des ports canadiens de la côte ouest », a-t-elle regretté dans un communiqué.
L’accord de principe négocié pour une période de quatre ans par l’ILWUC prévoyait notamment une augmentation salariale de 19,2%.
« Malheureusement », le refus du syndicat « laisse une fois de plus les entreprises, les Canadiens et tous ceux qui dépendent d’une chaîne d’approvisionnement stable et performante dans l’incertitude », a déploré l’organisation patronale.
« L’ILWUC n’a pas communiqué ses prochaines étapes mais conserve la possibilité de donner un préavis de grève de 72 heures », a souligné l’association des employeurs, précisant « attendre des directives du gouvernement fédéral sur les prochaines étapes ».
Le gouvernement canadien a la possibilité de voter une loi imposant le retour au travail.
Après des mois de négociations avec leurs employeurs, plus de 7.000 travailleurs portuaires ont mené début juillet 13 journées de grève qui ont perturbé de nombreux secteurs économiques cruciaux, à l’instar de l’automobile.
Un premier accord de principe avait été trouvé, mais le syndicat avait rejeté le compromis le 18 juillet. Dans la foulée, les dockers avaient annoncé, puis annulé, la reprise de leur grève, jugée illégale en l’absence de préavis. Les négociations avaient repris, avec un médiateur fédéral, débouchant sur l’accord finalement rejeté par les salariés vendredi soir.
La sous-traitance, l’automatisation des ports et le coût de la vie étaient les principaux motifs du mouvement au début du mois.
Chaque jour, des marchandises cruciales aux exportations (charbon, blé, colza, produits alimentaires…) et aux importations (vêtements, produits pétroliers, voitures et pièces automobiles…) du Canada transitent par ces ports.
A lui seul, celui de Vancouver, le plus grand du pays, permet le commerce d’environ 305 milliards de dollars canadiens (207 milliards d’euros) de marchandises chaque année et contribue au PIB canadien à hauteur de 11,9 milliards de dollars canadiens (8 milliards d’euros).