« Entre le 17 et le 18 septembre au matin, le ministère de la Défense a détecté un total de 103 avions chinois, ce qui constitue un record sur une (période) récente et pose de graves problèmes de sécurité de part et d’autre du détroit de Taïwan et dans la région », a affirmé le ministère dans un communiqué.
« Le harcèlement militaire continu » de la Chine « peut facilement conduire à une montée en flèche des tensions et détériorer la sécurité dans la région », a mis en garde le ministère, qui appelle Pékin à « cesser immédiatement ces actions unilatérales destructrices ».
Sur le nombre d’avions militaires détectés, 40 ont franchi la ligne médiane -une démarcation non officielle entre la Chine et Taïwan que la première ne reconnaît pas- et sont entrés dans la zone d’identification de la défense aérienne (Adiz) du sud-ouest et du sud-est, selon le communiqué. Neuf navires de guerre chinois ont en outre été repérés autour de l’île.
L’Adiz, à ne pas confondre avec l’espace aérien d’un pays, englobe une zone beaucoup plus large dans laquelle tout appareil étranger est censé s’annoncer aux autorités aériennes locales. L’Adiz de Taïwan chevauche une partie de celle de la Chine et inclut même une portion du continent.
La Chine n’a jusqu’à présent pas fait de commentaires sur ces manoeuvres.
Le gouvernement chinois considère l’île autonome comme une partie de son territoire qu’il s’est juré de réunifier un jour, par la force si nécessaire. Pékin a intensifié ses menaces et les pressions politiques et économiques sur Taïwan depuis l’arrivée au pouvoir en 2016 de la présidente Tsai Ing-wen, issue d’un parti prônant une déclaration d’indépendance formelle de l’île.
En avril dernier, Pékin avait mené des exercices militaires simulant un encerclement de l’île, après une rencontre entre la présidente taïwanaise et le président de la chambre des Représentants américaine Kevin McCarthy en Californie.
Taïwan avait alors détecté 71 avions de combat en 24 heures, égalant un déploiement record atteint en décembre 2022.
En août 2022, l’armée chinoise avait lancé de gigantesques manoeuvres militaires autour de Taïwan après la visite à Taipei de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des Représentants au Congrès américain.