Le secrétaire d’État à la Mer Hervé Berville, avait confirmé samedi que les aides à la trésorerie de 20 centimes (hors taxe) par litre de gazole s’arrêteraient le 15 octobre.
« La crise subie depuis plusieurs mois (coût des carburants, énergie) est accentuée par une réduction nette de la valorisation des poissons et du prix payé au pêcheur », affirme le Comité national des pêches (CNPMEM), à la veille des assises de la pêche, qui se tiennent cette année à Nice.
« Avec un gazole pêche à un euro, le chiffre d’affaires couvre à peine les charges incompressibles des navires pour se rendre sur leurs zones de pêches et ramener leurs produits dans les ports », souligne le comité.
La rémunération des marins-pêcheurs « est partiellement indexée sur le prix du carburant », dans la mesure où leur salaire, lié au ventes, est variable: « cette impasse crée une pression sociale insupportable pour les marins et leurs familles », explique-t-il.
« L’impact du coût du carburant sur les charges des entreprises de pêche n’est plus tenable, le coût de l’électricité pour l’ensemble des entreprises de l’aval non plus », souligne France Filière Pêche (FFP), l’interprofession regroupant tous acteurs du secteur.
« Conjugué à une baisse importante des volumes débarqués, ce sont toutes les criées, entreprises de mareyage, grossistes, poissonniers et distributeurs qui se retrouvent, à leur tour, en grande difficulté », selon FFP.
Mais, au-delà de la seule question de ces aides carburant, mises en place depuis mars 2022, les pêcheurs regrettent « un manque de considération » du gouvernement « depuis plusieurs mois et sur de nombreux dossiers ».
« Depuis deux ans, l’Etat a [répondu] à l’urgence, mais sans définir les conditions d’une solution pérenne pour le secteur ni afficher d’ambition concrète pour la pêche française pour les 20 prochaines années », estime le comité national.