« Nous sommes fermement attachés à une pêche durable et à une gouvernance efficace des océans. La Commission a une tolérance zéro à l’égard de la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée et a agi avec fermeté en adressant ce carton rouge », a souligné le commissaire chargé de la pêche, Virginijus Sinkevicius.
L’exécutif européen avait précédemment adressé un « carton jaune » à Trinité-et-Tobago en avril 2016, en raison des « lacunes graves » identifiées chez ce pays insulaire des Caraïbes.
« Malgré le soutien de l’UE, Trinité-et-Tobago n’a pas fait suffisamment de progrès (…) Il n’a pas adopté de cadre juridique adéquat réglementant les activités de sa flotte de pêche nationale, ni celles des navires de pays tiers », et les contrôles exercés restent très insuffisants, a déploré la Commission dans un communiqué.
« La situation compromet un contrôle et une traçabilité efficaces des produits de la mer capturés, débarqués ou transbordés, rendant possible la commercialisation de produits potentiellement issus de la pêche illicite, non-déclarée et non-réglementée », a-t-elle poursuivi.
L’exécutif bruxellois annonce vouloir proposer aux Etats membres de l’UE d’ajouter Trinité-et-Tobago à la liste noire des pays « non-coopérants » dont les produits de la pêche sont bannis du marché européen.
Les importations de produits de la mer venant du pays des Caraïbes étaient nulles ces dernières années selon les statistiques d’Eurostat.
L’inscription sur la liste noire implique aussi notamment l’interdiction pour les Européens d’acquérir des bateaux de pêche battant pavillon de Trinité-et-Tobago, ou de mener des opérations de pêche conjointes avec ces navires.
La pêche illicite constitue « l’une des menaces les plus graves qui pèsent sur l’exploitation durable des ressources aquatiques vivantes », souligne la Commission qui se dit prête à poursuivre les discussions avec Trinité-et-Tobago afin d’aider le pays à remédier aux insuffisances constatées.
La Commission a adressé des cartons rouges à sept autres pays depuis 2013: le Belize, le Cambodge, les Comores, la Guinée, le Sri Lanka, Saint-Vincent-et-les-Grenadines et, en janvier dernier, le Cameroun. Tous ont été peu après placés sur liste noire.
Parmi ces pays, le Belize, la Guinée et le Sri Lanka ont réalisé les changements requis pour sortir de la liste noire.