Le gouvernement chinois considère l’île comme une partie de son territoire qu’il s’est juré de réunifier un jour, par la force si nécessaire.
Le budget de la défense taïwanais attendra en 2024 un record de 19 milliards de dollars. Taipei entend acquérir du matériel militaire, en particulier auprès de son principal allié, les Etats-Unis.
A son arrivée au pouvoir en 2016, la présidente Tsai Ing-wen, issue d’un parti hostile à Pékin, a lancé en 2016 un programme de construction sur son sol de sous-marins avec l’objectif de livrer 8 submersibles.
La société taïwanaise CSBC Corporation, spécialisée dans les porte-conteneurs et les navires militaires, a débuté la construction du premier en 2020.
D’un coût de 1,5 milliard de dollars, le sous-marin, qui sera inauguré par Mme Tsai dans la ville portuaire de Kaohsiung, dans le Sud du pays, pèse de 2.500 à 3.000 tonnes lorsqu’il est en mouvement. Ses systèmes de combat et ses torpilles proviennent du géant américain de la défense Lockheed Martin.
« Le sous-marin aura un rôle assez important en termes de stratégie de défense de Taïwan », a affirmé à l’AFP Ben Lewis, un analyste indépendant basé aux Etats-Unis et spécialiste des mouvements de l’armée chinoise autour de l’île.
« Le risque le plus important concerne les capacités d’assaut amphibie et de transport de troupes de l’armée » chinoise, selon lui.
Zivon Wang, analyste militaire au sein du groupe de réflexion Chinese Council of Advanced Policy Studies, basé à Taipei, estime qu’au moins trois ans sont nécessaires pour que le sous-marin soit opérationnel.
« Le lancement ne signifie pas que Taïwan deviendra immédiatement très puissant, mais il s’agit d’un élément crucial de la stratégie de défense de Taïwan et d’une partie de nos efforts pour renforcer nos capacités de dissuasion », explique-t-il.
Le quotidien d’Etat chinois Global Times a publié lundi une tribune affirmant que le plan de déploiement de sous-marins de Taïwan visant à bloquer l’armée chinoise relevait de la « rêverie ».
La semaine dernière, la Chine a fait voler 103 avions militaires autour de l’île autonome, ce qui, selon le ministère de la Défense taïwanais, représente l’une des incursions les plus importantes jamais enregistrée.