Réuni le week-end dernier en assemblée générale, le Palika, qui est, avec l’Union calédonienne, l’une des principales composantes du Front de libération kanak socialiste (FLNKS), « a décidé de poursuivre les discussions avec l’Etat », a annoncé M. Djaïwe en conférence de presse à Nouméa.
Il y a un mois, au retour d’une semaine de discussions sur l’avenir du territoire organisées par l’Etat à Paris, l’Union calédonienne avait annoncé de son côté son intention « de suspendre toutes les rencontres avec l’Etat », jusqu’à son congrès annuel qui doit avoir lieu du 9 au 12 novembre prochain.
Or, de nouvelles discussions sont prévues fin octobre à Nouméa, en présence du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin.
Le Palika comme l’Union calédonienne jugent le document de travail sur le futur statut du territoire proposé par l’Etat « inacceptable », notamment sur les questions de droit à l’autodétermination et de citoyenneté. Mais, du côté du Palika, « sans renier nos convictions profondes, il nous faut trouver le chemin qu’attendent les Calédoniens », a dit M. Djaïwe.
Le mouvement envisage même de se mettre autour de la même table que les non-indépendantistes, ce qui n’est pas arrivé depuis deux ans.
Depuis le référendum d’autodétermination du 12 décembre 2021, organisé en pleine épidémie de Covid alors que les indépendantistes en avaient demandé le report, les indépendantistes ont refusé de discuter avec les partisans du maintien dans la France.
« A un moment donné, il va falloir entrer en discussion avec les non-indépendantistes. Parce que c’est avec eux qu’on va trouver un accord », a déclaré M. Djaïwe. Ces rencontres pourraient avoir lieu dès le début du mois de novembre « si le document que nous soumet l’Etat à ce moment-là correspond à nos attentes », a-t-il précisé.
« La revendication d’indépendance n’est pas éteinte, et le Palika redit qu’il ne peut pas y avoir d’avenir dans ce pays si on ne va pas dans le sens des revendications qui sont portées par les indépendantistes d’une manière générale, mais il y a également les revendications tout aussi légitimes des non-indépendantistes », a-t-il argumenté.
« Le Palika a déjà dit sa position, il opte pour l’indépendance en partenariat avec l’Etat. Le pari de l’intelligence, c’est ça », a conclu M. Djaïwe, reprenant l’expression employée par le leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou au moment des accords de Matignon qui avaient ramené la paix sur l’île en 1988.